Pas de salaire pour les infirmières en Iran malgré la propagation explosive du coronavirus

Pas de salaire pour les infirmières en Iran malgré la propagation explosive du coronavirus

Malgré l’incidence élevée des cas de COVID-19 et le manque de matériel médical, le régime des mollahs ne paie même pas le salaire minimum des infirmières, des médecins ou des autres membres du personnel médical

20 000 infirmières en Iran ont été infectées par le coronavirus

Pas de salaire pour les infirmières en Iran malgré la propagation explosive du coronavirus

Pas de salaire pour les infirmières en Iran malgré la propagation explosive du coronavirus

« Nous avertissons sans cesse les gens d’éviter les déplacements inutiles, mais le gouvernement et le ministère de l’Education font quand même descendre les gens dans la rue » (Journal Jahan San’at – 26 septembre 2020).

Les propos ci-dessus ont été tenus par Minou Mohraz, membre du centre national de lutte contre le coronavirus (CNCL). Ces déclarations reflètent fidèlement la politique du régime qui consiste à générer une nouvelle vague massive de victimes pour rester au pouvoir et contrer les protestations des citoyens en colère et mécontents.

Les déclarations de Mohraz reconnaissent le rôle direct joué par les plus hauts responsables du régime des mollahs dans l’augmentation exponentielle de la contagion et des décès dus à la pandémie de COVID-19 en Iran. Les déclarations expliquent également pourquoi pratiquement aucun budget n’a été alloué pour fournir aux hôpitaux les médicaments et les équipements nécessaires pour lutter contre le virus.

En outre, ces déclarations mettent en évidence le fait que les infirmières, les médecins et les autres membres du personnel médical iranien – qui risquent leur vie et celle de leur famille, jour et nuit, pour sauver les malades – non seulement ne sont pas soutenus, mais ne reçoivent même pas leur salaire de base.

Cet article examine les conditions de vie et la santé des infirmières et du personnel médical dans le contexte de l'”explosion” du coronavirus en Iran.

Nombre record de décès liés au COVID-19

Selon les informations et les statistiques recueillies par la résistance iranienne, le nombre de victimes du coronavirus en Iran a dépassé 114 000. Le régime des mollahs est le premier au monde en termes de meurtres et d’exécutions ; il peut désormais se targuer de la première place pour les décès liés au COVID-19 par rapport à la population.

Le régime a jusqu’à présent refusé de fournir des statistiques transparentes, et celles qui sont fournies ne reflètent pas la réalité sur le terrain. Cependant, la réalité de l’épidémie de coronavirus en Iran est si dure que les responsables du régime ne peuvent plus la nier.

Par exemple, Iraj Haririchi, le vice-ministre de la Santé, a qualifié le système provincial de codage par couleurs COVID du ministère de la santé de vide de sens, déclarant : “Nous n’avons pas d’orange et de jaune ; tout le pays est en rouge” (télévision d’État – 18 septembre 2020).

Minou Mohraz a également avoué : “Nous ne pouvons plus parler de première ou troisième vague. Malheureusement, le pays est constamment sur la vague du coronavirus” (journal Jahan San’at – 26 septembre 2020).

“Le coronavirus est comme une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment et détruire toutes les infrastructures”, dit-elle dans un autre commentaire (Javan – 20 septembre 2020).

Le prix de la corruption gouvernementale

La richesse accumulée par les institutions contrôlées par Ali Khamenei, le guide suprême des mollahs, est estimée à 1 000 milliards de dollars. Il s’agit notamment d’institutions caritatives dont le devoir est d’aider les pauvres et les nécessiteux, telles que la Fondation des deshérités et le Comité d’aide de l’imam. Cependant, à ce jour, elles n’ont pas fait de dons pour la fourniture de soins de santé ou d’équipements, ni fourni d’aide financière d’aucune sorte qui pourrait soulager les nécessiteux d’être contraints de travailler.

En mars 2020, le régime a approuvé un milliard d’euros tirés des réserves de change du Fonds national de développement, pour l’allouer au ministère de la santé dans la lutte contre le coronavirus. Cependant, selon le ministre de la Santé, son vice-ministre et plusieurs autres officiels, moins d’un tiers de ce montant a été envoyé au ministère de la Santé.

Par conséquent, le ministère de la Santé n’est pas en mesure de fournir les équipements ou les installations nécessaires aux hôpitaux, ni de payer les salaires des infirmières et des médecins. Entre-temps, de nombreux membres du personnel médical en Iran sont morts du coronavirus ; des milliers d’autres ont été infectés par ce virus mortel.

Le ministre de la Santé du régime, Saïd Namaki, a reconnu que ces derniers mois, le personnel médical avait tenté de contrôler la propagation de l’infection, mais qu’il était “les mains vides”. “Peu importe combien nous supplions et crions que le coronavirus ne peut être maîtrisé sans une assistance spéciale, personne ne le croit”, a-t-il publié sur son compte Instagram (Alef.ir – 23 septembre 2020).

Pas de salaire pour les infirmières en Iran malgré la propagation explosive du coronavirus

Précarité du système de santé

La situation en Iran a atteint un tel point qu’un nombre important de responsables ont été contraints d’admettre l’état critique du système de santé du pays. Le président de la faculté des sciences médicales de Qom a mis en garde : “La résilience du système de santé est en jeu” (Khabar Fori – 14 septembre 2020).

Le gouverneur de la province d’Alborz a récemment déclaré : “Le nombre élevé de patients a affecté l’endurance et la force du personnel de santé” (Agence Mehr – 26 septembre 2020).

“Les hôpitaux n’ont plus de lits vides. Dans de nombreux hôpitaux, les patients sont placés sous des tentes d’oxygène dans les couloirs ou à l’extérieur”, a affirmé Minou Mohraz, membre de la CNCL ( Jahan San’at – 26 septembre 2020).

Elle a ajouté : “Le personnel médical souffre de faiblesse et de fatigue, et si nous continuons sur la même voie, avec les mêmes procédures, le pays sera confronté à une catastrophe”.

Le président de la faculté des sciences médicales d’Abadan a également publié une déclaration, disant que “le plus grand problème est le manque de personnel infirmier ; le nombre d’infirmières est faible, et ces infirmières sont fatiguées en raison de l’apparition prolongée du virus” (Agence ISNA, 12 septembre 2020).

Incroyable mais vrai : sept mois sans salaire

Incroyable mais vrai : les infirmières, les médecins et les autres membres du personnel médical en Iran ne reçoivent pas de salaire malgré leurs conditions de travail épuisantes et risquées.

Ce fait a été confirmé par le vice-ministre de la santé, Iraj Haririchi, qui a déclaré : “La patience et les capacités des médecins et des infirmières sont limitées. Nous avons honte que notre personnel de santé n’ait pas reçu de salaire ou le paiement de ses heures supplémentaires depuis trois ou quatre mois. Tout le personnel qui a été payé a reçu moins que le salaire minimum fixé par le ministère du travail” (Télévision d’État – 23 septembre 2020).

Haririchi a poursuivi en disant : “Le personnel en première ligne dans la lutte contre le coronavirus intube les patients qui souffrent d’essoufflement. Le personnel médical s’expose au coronavirus. Maintenant, dites-leur que vous êtes de garde à l’hôpital. Apportez votre propre déjeuner, apportez votre propre dîner et travaillez dur toute la journée“.

Mohammad Sharifi Moghaddam, secrétaire général de la Maison des soins infirmiers d’Iran, déclare : “Une partie du taux élevé de mortalité quotidienne en Iran est due à la fatigue excessive des infirmières… Aux États-Unis, une infirmière est payée 4 000 dollars pour travailler 7 heures par jour. Lors de l’épidémie de coronavirus, lorsqu’ils ont augmenté les heures de travail des infirmières à 9 heures, le taux d’erreur des infirmières a augmenté de 14 %. Comparez maintenant cela aux infirmières des hôpitaux iraniens, où elles travaillent au moins 12 à 14 heures et gagnent environ 120 dollars. Nous avons des infirmières qui ne rentrent pas chez elles pendant la semaine. Elles ne peuvent pas voir leurs enfants, leurs conjoints ou leurs parents. Outre la fatigue, cela leur cause des crises mentales et des dépressions.” (Arman – 17 septembre 2020).

Ceess derniers mois de nombreuses infirmières ont manifesté pour réclamer leurs salaires, en vain.

20 000 infirmières iraniennes infectées par le coronavirus

Ces dernières semaines, les médias officiels ont fait état de la mort de plus d’infirmières et de personnel médical à cause du coronavirus. Les noms de plusieurs infirmières ont été publiés :

Infirmières qui ont perdu la vie (de gauche à droite) Mina Barkhordari, Fatemeh Shafieinejad, Ozra Ebrahimi, Zahra Ragbar et Mina Barkhordari

Il y a trois mois, des responsables du régime clérical ont déclaré qu’au moins 15 000 membres du personnel médical avaient été diagnostiqués avec le coronavirus (télévision d’État – 29 juin 2020).

“La plupart de nos résidents et collègues ont été infectés, et 164 médecins et infirmières sont morts”, a annoncé Masoud Mardani, membre du comité scientifique du CNLC (Agence Mehr, 23 septembre 2020).

Le chef de l’unité de soins intensifs de l’hôpital Imam Reza à Machad a déclaré : “Depuis l’apparition du virus, un tiers du personnel médical a été infecté… le personnel médical est très fatigué en raison de la charge de travail élevée, et il n’est pas possible de le remplacer” (Agence ILNA, 20 septembre 2020).

Selon les médecins et les infirmières de l’hôpital de Firouzgar à Téhéran, 60 à 70 infirmières sont infectées par le COVID-19 chaque mois, et lorsque leur maladie se termine, elles ne peuvent plus travailler (27 septembre 2020).

Dans un communiqué daté du 30 septembre 2020, l’Organisation des infirmières iraniennes a annoncé que sur un total de 110 000 infirmières en Iran, 20 000 ont été infectées par le Coronavirus.

Tuer par le biais du coronavirus est un crime contre l’humanité

Une situation catastrophique se développe rapidement en raison de l’augmentation du nombre d’infections au coronavirus. La réouverture des écoles et la reprise du travail ont contribué à cette crise. Cependant, le manque d’équipements adéquats et l’épuisement des infirmières et des médecins accélèrent la catastrophe.

Les dirigeants et les autorités du régime sont directement responsables de l’augmentation des décès et des infections au coronavirus, en particulier Ali Khamenei et Hassan Rohani, qui non seulement ne font rien pour améliorer la situation, et adoptent des politiques qui rendent les gens de plus en plus vulnérables. Leur objectif : prolonger la survie de la dictature religieuse.

Shadmehr, un député du régime, a résumé la situation en disant : “Les dirigeants ont appris à blâmer les gens pour tout… Combien de temps les personnes au bord de la mort devront-elles attendre d’avoir une place en USI ? Quelle quantité d’oxygène ont-ils fourni ? Des gens sont morts par manque d’oxygène… Combien d’abris ou de tentes ont-ils fourni aux pauvres ? Combien de masques gratuits ont-ils distribués ? Quelle quantité de désinfectant ont-ils donné aux personnes démunies et faibles ? Les gens n’ont même pas les moyens d’acheter un masque… Ils semblent avoir juré de tuer tout le monde!”

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