Le voile obligatoire s’avère crucial dans la guerre des mollahs contre les femmes en Iran

Le voile obligatoire s'avère crucial dans la guerre des mollahs contre les femmes en Iran

La forme la plus courante de violence contre les femmes en Iran

CNRI Femmes – Le taux de violence domestique faites aux femmes en Iran est le plus élevé au monde, mais la forme de violence la plus répandue est le fait du pouvoir en Iran dans ses efforts pour imposer le voile obligatoire.

Si au moins 66 % des femmes iraniennes sont victimes de violence domestique dans leur foyer, il faut dire que pratiquement 100 % d’entre elles subissent la violence parrainée par l’État pour faire respecter le voile partout, chaque jour et 24 heures sur 24 dans les rues des villes du pays.

Le commandant des forces de sécurité de l’État, Hossein Ashtari, s’est un jour vanté que ses forces arrêtent au moins 2 000 femmes chaque jour dans les villes du pays, pour avoir bafoué le voile obligatoire (Agence de presse Tasnim, 29 septembre 2016).

Ces arrestations s’accompagnent de violences, et 27 ministères et institutions sont chargés de faire respecter le port obligatoire du voile par les femmes iraniennes.

Dans les rares occasions où un spectateur parvient à filmer le traitement des femmes dans la rue par les forces de sécurité de l’État ou les patrouilles du vice, les video clips sont vraiment déchirants et horrifiants. Ils ravivent la douleur et l’horreur que vivent les Iraniennes qui sont régulièrement privés de leur liberté de choisir leurs vêtements.

L’une des députées du régime a un jour reconnu qu’il existe des conséquences psychologiques durables pour les femmes interpellées par la patrouille du vice. Parvaneh Salahshouri a déclaré lors d’une session parlementaire : « L’anxiété et la peur causées par la patrouille du vice touchent certaines jeunes femmes et filles pendant de longues années, laissant des conséquences psychologiques indésirables. En tant que député, j’ai vu des cas où la jeune fille n’était n’était pas si mal voilée, mais ces approches sans principe ont causé des problèmes psychologiques à la personne qui ont conduit à d’autres affections.” (Agence Mehr, 28 novembre 2017)

Sanctions pour le non-respect du voile obligatoire

L’amendement à l’article 638 du Code pénal islamique stipule que les femmes qui se présentent dans des lieux publics sans voile sont condamnées à une peine d’emprisonnement de 10 jours à 2 mois ou à une amende de 50 000 à 500 000 rials en espèces.

Selon cet article, même une mèche de cheveux est un problème, et il devrait être appliqué aux filles de 9 ans et plus. (L’agence de presse publique ROKNA – 1er juin 2019)

La police de Téhéran l’a également annoncé dans un communiqué le 23 février 2018 : « Encourager les femmes à ne pas porter le voile (…) est passible d’une à dix années de prison et ne peut être remplacé par d’autres formes de punition. »

Sur le terrain, cependant, les sanctions sont plus sévères.

Trois militantes, Monireh Arabshahi, sa fille Yasman Aryani et Mojgan Keshavarz, ont été condamnées à 55 ans de prison au total pour avoir célébré la Journée internationale de la femme dans un wagon de métro en se découvrant la tête.

Une autre opposante au voile obligatoire, Saba Kord Afshari, a également été condamnée à 24 ans de prison pour avoir enlevé son voile.

De l’argent pour les campagnes du voile

Le régime clérical alloue d’énormes fonds et ressources pour imposer le voile obligatoire. Bien que le pouvoir judiciaire n’ait pas encore adopté de projet de loi sur la violence contre les femmes en Iran, il a criminalisé le port par les femmes de vêtements qui ne sont pas conformes au code vestimentaire standard, même en dehors des heures de bureau. Il effectue des inspections dans les administrations et le secteur privé ainsi que dans les hôpitaux pour contrôler le respect du voile par les femmes.

L’Assemblée pour la promotion de la vertu et la prohibition du vice compte 30 000 membres dans 26 provinces qui envoient leur rapport tous les six mois à la personne du guide suprême. (Agence IRNA – 30 septembre 2019)

Selon les sources de la Résistance iranienne, le nombre de décès dus aux infections par le coronavirus a dépassé 170. 000. Pourtant, le régime a refusé de verser au ministère de la Santé les fonds nécessaires pour lutter contre le virus et payer les salaires du personnel de santé.

Alors que le régime clérical a dépensé énormément en campagnes et en forces pour faire respecter le voile obligatoire, il n’a fourni aux nécessiteux aucune aide pour se protéger du virus alors qu’ils sont aux prises avec le chômage, la pauvreté et l’errance.

Dans toutes les provinces, la police a renforcé ses forces en déployant des centaines de véhicules et de cortèges motorisés, des centaines d’agents de sécurité officiels et un large éventail d’agents des séminaires, de la milice du Bassidj et de la police honoraire pour surveiller les lieux publics et même les zones de loisirs.

Le régime clérical a lancé quatre nouvelles campagnes cette année pour renforcer sa répression contre les femmes qui n’observent pas correctement le voile ou qui l’enlèvent complètement avec audace. Ils ont également inspecté les fabricants de vêtements, les magasins et les boutiques, les mettant sous scellés ou les sanctionnant par des amendes.

Hossein Rahimi, commandant de police à Téhéran, a déclaré : « Sévir contre les producteurs et les vendeurs de vêtements non conventionnels est une priorité à l’ordre du jour de la police et ceux qui violent ouvertement les règles sur le voile seront visés par la police. » (21 octobre 2019).

Les campagne “Nazer” 1 à 4

Les campagnes “Nazer” du voile envoient des milliers d’agents dans les rues pour harceler et arrêter les femmes et les filles iraniennes. Le régime justifie ses campagnes sous le prétexte de la “sécurité morale” et de la question du “voile inapproprié”. 

Le commandant intérimaire de la poice, Qassem Rezai, a annoncé l’application de quatre plans Nazer.

Rezai a déclaré que la police “travaille 24 heures sur 24 pour remplir ses missions”. Il a ensuite expliqué : “La police a planifié et exécuté quatre plans du voile et de la chasteté. Dans le plan Nazer 1, la police  s’est occupée des individus qui violent le code du voile dans leurs voitures. Le plan Nazer 2 concerne les femmes qui enlèvent leur voile ou ne l’observent pas correctement dans les centres commerciaux et les grands magasins. Les plans Nazer 3 et 4 concernent les femmes qui n’observent pas le voile dans les zones de loisirs, les promenades et dans le cyber espace” (Agence ROKNA – 20 septembre 2020).

Le plan Nazer 4, la dernière des quatre campagnes du voile, a étendu le contrôle de la cyberpolice des mollahs (FATA). Ils surveillent les comptes des médias sociaux sur le mannequinat, la photographie et l’art. Les accusations portées contre les utilisateurs incluent la diffusion de photos qui “porte atteinte à la pudeur publique”, sont “immorales” ou “vulgaires”.

Le régime clérical exige également que toutes les étudiantes mettent des photos voilées d’elles-mêmes dans le profil de leur compte pour les cours en ligne.

Pendant la pandémie, des parents ont été contraints et menacés de changer les photos de profil de leurs filles avant qu’elles ne suivent des cours en ligne.

Dans une mesure plus récente, les forces de sécurité de l’État ont confisqué les cartes d’identité nationales des femmes qu’elles considèrent comme “indûment voilées”. Sans la carte d’identité nationale, ces femmes sont privées de tous les services sociaux. (7 novembre 2020)

Dans une autre mesure visant à augmenter la pression sur les femmes iraniennes, le régime clérical a mis en place une garnison à Qom pour organiser et coordonner tous les membres de la force du Bassidj qui sont impliqués dans la “promotion de la vertu et l’interdiction du mal”. (Le Club des jeunes journalistes – 17 novembre 2020)

70% des femmes iraniennes s’opposent au Hijab obligatoire

Après quatre décennies de restrictions excessives, de contrainte et de discrimination contre les femmes, et malgré le déploiement d’au moins 27 organes culturels, religieux, militaires, disciplinaires, législatifs, judiciaires et exécutifs, l’échec des mollahs à contenir les femmes et les filles résistantes de l’Iran s’est transformé en un scandale politique et une menace existentielle pour le régime.

Un rapport publié à l’été 2018 par le centre de recherche du parlement des mollahs (Majlis) indique qu’environ 70 % des femmes iraniennes ne croient pas au code vestimentaire obligatoire, à savoir le voile noir de la tête aux pieds ou le tchador.

Le rapport confirme que les femmes iraniennes n’observent le voile que par la force et des restrictions sévères. Les recherches indiquent que les jeunes femmes instruites résidant dans les grandes villes et les métropoles, ont la plus forte résistance contre le voile obligatoire.

Cela a été confirmé plus récemment par un autre expert du régime sur cette question.

Mehdi Nassiri, ancien rédacteur en chef du quotidien Kayhan, a déclaré lors d’une interview télévisée que 70 % des Iraniens s’opposent au port obligatoire du voile et que chaque année, le nombre de ceux qui adhèrent au code vestimentaire officiel diminue de 5 %.

Nassiri, qui a été constamment informé des sondages effectués par le ministère de l’orientation au cours des 15 dernières années, a déclaré que les derniers sondages montrent que même dans les villes religieuses comme la ville sainte de Qom, la majorité des gens s’opposent au voile obligatoire.

Nassiri a ouvertement admis que “la République islamique n’a pas pu atteindre son objectif en rendant le port du voile obligatoire. La loi n’a pas été en mesure de promouvoir le voile, mais plutôt à cause du traitement violent et du harcèlement continu des personnes, elle a créé un énorme ressentiment qui pourrait conduire à l’athéisme dans la société”. (La 4e chaine de la télévision officielle, 17 septembre 2020)

“Vraiment, pourquoi insiste-t-on tant pour faire appliquer le voile obligatoire alors qu’ils en voient le résultat négatif sur 40 ans ? Il est intéressant de constater que dans d’autres pays, le nombre de femmes portant le voile augmente, mais qu’il diminue en Iran”.

Cette question a été soulevée dans un article de Mostafa Tajzadeh, ancien vice-ministre de l’Intérieur et ancien adjoint aux affaires internationales au ministère de l’Orientation (T.news – 21 octobre 2020).

Appel à rendre la société dangereuse pour les opposantes au voile obligatoire

Les représentants du Guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, ont donné la priorité à une nouvelle vague de répression contre les femmes iraniennes, les justifiant en invoquant des préoccupations de “sécurité sociale”. Ils ont déclaré que c’était une priorité pour la police (Agence Mehr – 25 octobre 2020).

Habibollah Sha’bani, représentant de Khamenei dans la province de Hamadan et imam du vendredi de Hamadan, a déclaré : “La police ne doit pas permettre aux contrevenantes de se sentir en sécurité dans la société”. (Agence Fars – 22 octobre 2020).

L’imam du vendredi d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, a appelé à la formation de tribunaux spéciaux pour s’attaquer aux “anomalies morales”.

Yousef Tabatabaii-Nejad a demandé aux autorités d’accorder plus de pouvoirs à la police pour sévir contre les “délinquantes du voile”. Il a tenu ces propos dans une réunion avec un haut responsable de la sécurité des forces armées et le commandant de la police de la province d’Ispahan. Par “délinquantes du voile”, il entend les femmes qui s’opposent au voile obligatoire et manifestent leur opposition sous diverses formes.

Tabatabaii-Nejad a déclaré : “Il faut rendre le climat social dangereux pour ces individus dont le nombre est infume. Mais elles ne doivent pas être autorisées à se détendre dans les rues et les parcs en enfreignant les normes”. (Agence Mehr – 2 octobre 2020)

Le mollah a également appelé les tribunaux à soutenir ceux qui prohibent le vice et promeuvent la vertu. Il fait référence aux miliciens du Bassidj qui ciblent les femmes dans les rues, les forçant violemment à respecter le voile obligatoire.

Pourquoi la question du voile est-elle si cruciale pour le régime ?

Alors que des détournements de fonds astronomiques, une économie en ruine, une pauvreté endémique, le chômage et bien d’autres maux sociaux ont détruit les fondations de la société iranienne, les dirigeants du régime prétendent que “les ennemis de l’Etat” projettent de renverser le régime en promouvant les femmes “mal-voilées” et “non-voilées”.

Les mollahs misogynes pensent que si les femmes sont laissées libres de choisir leurs vêtements, elles obtiendraient plus de droits et lèveraient les restrictions qui leur sont imposées, ce qui entraînerait un bouleversement social, une menace existentielle pour le régime.

C’est pourquoi, sous prétexte de protéger la chasteté et la vertu des femmes, ils envoient leurs voyous dans les rues pour humilier, offenser et réprimer les femmes.

Les théoriciens du régime reconnaissent qu’après des années de carnage et d’effusion de sang, de fraude, de détournement de fonds et de faillite économique, et compte tenu du mécontentement généralisé de la population, le seul symbole “islamique” qui reste du régime est le voile des femmes (tchador). S’ils le perdent également, il ne restera rien des prétentions du régime à l’islam et de sa raison d’être pour s’accrocher au pouvoir.

De plus, les mollahs perdraient leur principale excuse pour sévir contre la population. Ils n’auront plus aucune raison d’envoyer leurs gardiens de la révolution, les miliciens du Bassij, les forces de sécurité et les voyous en civil dans les rues pour terroriser la population.

C’est pourquoi le voile des femmes est devenu une question de sécurité nationale si sensible en Iran pour les mollahs. C’est aussi la raison pour laquelle les femmes qui n’observent pas le voile sont considérées comme des agents de l’ennemi.

Incapable de répondre aux besoins d’une société éprise de liberté et de progrès qui a renversé une dictature monarchique, le nouveau régime fondamentaliste de Téhéran a trouvé la solution pour imposer sa terreur à la société en contraignant les femmes à porter le voile.

C’est pourquoi la misogynie et la répression des femmes sont indispensables à la survie du régime, servant de pilier inhérent au régime des mollahs, tout aussi crucial que son projet nucléaire, l’exportation du terrorisme et le bellicisme.

Et c’est pourquoi la recherche de l’élimination de la violence contre les femmes en Iran et la défense des droits des femmes iraniennes sont intimement liées au mouvement national pour le changement de régime. De même, la défense des droits des femmes et de l’égalité est indispensable à la lutte pour la liberté du peuple iranien.

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