Les mères des victimes des exécutions demandent justice contre les bourreaux

Les mères des victimes des exécutions demandent justice contre les bourreaux

CNRI Femmes – Les mères des victimes exécutées ou tuées par le régime clérical en Iran, et en particulier les mères et les frères et sœurs des victimes du soulèvement de novembre 2019, ont parlé pendant les fêtes du Nouvel An persan pour demander justice pour leurs enfants. Ils veulent que les meurtriers de leurs enfants et de leurs proches soient poursuivis et punis.

Les mères des victimes du soulèvement de novembre 2019 et d’autres personnes tombées pour la liberté de l’Iran, ont emboîté le pas aux familles des victimes du massacre de 1988, en insistant sur la devise : “Ni pardon ni oubli “.

Les mères des victimes du soulèvement de novembre 2019

Voici des exemples de déclarations faites par des mères des victimes du soulèvement de novembre 2019, dont certaines ont été enregistrées près de leurs tombes et publiées sur les médias sociaux :

La mère de Pejman Qolipour, l’une des victimes du massacre des manifestants de novembre 2019, s’est adressée aux Iraniens : « J’espère que l’année à venir sera remplie de calme, sans oppression, sans effusion de sang, sans agression. Nous suivons le chemin de nos enfants. J’ai crié partout que je suis la mère de Pejman Qolipour, et la seule chose qui apaisera mon âme est que justice soit rendu contre celui qui a visé le cœur de mon fils. »

La mère éplorée de Mehdi Nekoui s’est rendue sur la tombe de son fils au début de l’année (qui commence le 21 mars avec le printemps en Iran) et a prié pour que le régime prenne fin. Sa sœur a déclaré : « Je suis la sœur de Mehdi Nekoui. Ma famille et moi ne pardonnerons jamais… Nous ne serons consolés que lorsque celui qui a tiré sur le cœur de notre proche sera jugée. »

La mère Mehrdad Moïnfar a déclaré dans un message : « La justice est le seul espoir qui nous maintient en vie. Nous vivons dans l’espoir du renversement des assassins de nos enfants. »

La mère de Reza Mo’azzami a présenté ses vœux pour la nouvelle année en déclarant : « Nous sommes ici pour demander justice pour nos enfants. Je ne lâcherai rien tant que le meurtrier de Reza sera en vie. »

La famille de Vahid Damvar a déclaré : « Nous n’aurons aucune pitié pour le meurtrier de nos enfants. Ils ont ruiné notre fête. Khamenei, que Dieu gâche la tienne ! »

La sœur de Kamal Faraji avait également un message en se rendant sur la tombe de son frère bien-aimé : « A chaque Nouvel An, les gens vont rendre visite à leur frère pour lui souhaiter une bonne année. Aujourd’hui, nous sommes venus sur sa tombe. J’espère que 1400 sera l’année de l’anéantissement de ce régime. »

Le frère du Dr Borhan Mansour-Nia, tué lors du soulèvement de novembre 2019, a déclaré : « Notre principale demande est la justice (pour la victime). »

L’épouse d’Ali Fotouhi Kouhsareh a déclaré : « Nos proches ont été délibérément abattus par des balles en novembre 2019. Et aujourd’hui, nous attendons impatiemment le jour où la justice sera rendue ! »

L’épouse d’Aziz Eskandari a déclaré : « Je suis la mère des deux enfants d’Aziz qui ont été tués en novembre 2019. Je dis : ni pardon, ni oubli ! »

La sœur de Mohsen Jafarpanah a déclaré : « Ce sont les fêtes du nouvel an. La personne qui a visé la tête ou la poitrine de nos enfants et a été récompensée pour cela, est maintenant avec sa famille. Mais 1 500 familles ont été brisées. La demande et le droit naturel des familles (des victimes) de novembre 2019 est de choisir et d’assister au châtiment des meurtriers. »

La famille d’Amir Hossein Kabiri a déclaré : « Nous n’aurons de repos que le jour où le sang d’Amir Hossein sera vengé. »

La famille d’Ebrahim Ketabdar a déclaré : « Notre seule et unique demande est la justice et l’anéantissement des assassins. J’ose dire que c’est le souhait de 1 500 mères endeuillées. »

La mère d’Alireza Anjovi a déclaré : « Alireza était toute ma vie et je cherche à ce que justice soit faite contre son meurtrier. »

Des mères d’autres victimes

La mère de Behnoud Ramezani a déclaré : « Cela fait 10 ans qu’ils nous ont endeuillés. Ils ont cherché à solidifier leurs positions, mais ils ont eu tort. Le sang des jeunes de notre pays ne leur permettra pas d’atteindre leurs rêves. »

Behnoud Ramezani, étudiant en génie mécanique à l’université industrielle Noshirvani de Babol, avait été battu à mort par les miliciens du Bassidj à Téhéran lors de la fête du feu de 2010. 

Behiyeh Namjou, mère de Navid Afkari, a posté des photos d’elle à côté de la tombe de Navid le 20 mars, pour le nouvel an persan. Son fils survivant, Saïd Afkari, a posté un message au nom de sa mère : « Ma mère exige que soient poursuivis et punis tous ceux qui sont impliqués dans le meurtre de Navid, des hauts responsables du régime aux tortionnaires, en passant par les procureurs, ceux qui ont émis le décret de mort, ceux qui ont justifié le décret et ceux qui ont exécuté le meurtre… Navid veut que nous défendions les opprimés. Nous voulons que des poursuites soient engagées et que la peine maximale soit appliquée (aux auteurs de ces actes). »

Deux autres fils de Mme Namjou, Habib et Vahid Afkari, sont toujours détenus en isolement.

Mansoureh Behkish, qui a perdu ses cinq frères et une sœur dans les exécutions des années 1980 et le massacre de 1988, a compati avec la mère de Navid Afkari, en disant : “Behiyeh Namjou, ta douleur est la mienne, ta blessure est la mienne. Et je resterai à tes côtés jusqu’à ce que nous obtenions justice de ces oppresseurs !”.

Behnaz Mahjoubi, soeur de Behnam Mahjoubi, a déclaré dans un tweet : « Je jure de continuer à demander justice jusqu’à mon dernier souffle pour toi, tes jours de jeunesse perdus et tous nos rêves enterrés. »

Behnam Mahjoubi, 33 ans et derviche gonabadi, est décédé le 16 février 2021 suite à un refus de soins médicaux et à un empoisonnement médicamenteux.

Il a été arrêté à l’hiver 2018 lors de la manifestation des derviches Gonabadi à Téhéran. En août 2019, il a été condamné à deux ans d’emprisonnement. En juin 2020, il a été emmené à la prison d’Evin pour y purger sa peine, malgré la confirmation par le bureau des légistes qu’il ne pouvait pas supporter les conditions de détention en raison d’une maladie nerveuse. 

Mme Gohar Eshghi, mère de Sattar Beheshti, un blogueur tué sous la torture en 2012, a également déclaré dans un message : « Tant que ce régime sera au pouvoir, il n’y aura pas de salut pour notre peuple. » Elle a qualifié le nouvel an persan 1400 d’année de « lutte contre l’oppression » et d’année du « renversement » du régime.

« Les personnes tuées pour la liberté de l’Iran resteront à jamais dans le cœur et l’esprit du peuple iranien et tout le peuple iranien demande justice pour elles.

Nous ne pardonnerons ni n’oublierons jamais. »

Captions:

Un rassemblement des mères des victimes tuées lors du soulèvement de novembre 2019.

De gauche à droite : Les mères de Mehrdad Moïnfar, Reza Mo’azzami et Vahid Damvar.

De gauche à droite : La sœur de Kamal Faraji, et les mères de Borhan Mansournia, Behnoud Ramazani et Mohammad Dastankhah.

La mère de Navid Afkari sur sa tombe au Nouvel An persan.

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