Femmes et filles, victimes sans défense de la montée de la violence domestique en Iran

Golaleh Sheikhi, 25 ans, tuée par son mari

Golaleh Sheikhi, 25 ans, tuée par son mari

Les meurtres de femmes ont eu lieu principalement dans les provinces où le taux de chômage est le plus élevé.

CNRI Femmes – Dans un contexte de montée de la violence domestique en Iran, des récits horribles et répétés de meurtres de femmes dans les médias traditionnels et sociaux suscitent la colère du public.

La violence domestique a augmenté de manière significative en Iran, et de multiples récits d’homicides ont conduit à des protestations de militantes des droits des femmes dans certaines villes iraniennes, comme le rappelle le quotidien Arman-e Melli, 10 juin 2021. Les femmes iraniennes manquent d’espaces sûrs dans lesquels elles peuvent se réfugier lorsqu’elles sont menacées par leurs maris. Il n’existe pas de centres de conseil dans les villes pour conseiller ou aider les femmes à cet égard (Agence ILNA – 21 juin 2002).

La nouvelle des meurtres de cinq femmes par leurs maris dans les villes de Kermanchah, Saqqez, Ilam et Darrehshahr a inondé le cyberespace pendant la première moitié du mois de juin 2021.

Un manque de protection légale

Les responsables du régime n’ont pris aucune mesure appropriée pour lutter contre le problème croissant de la violence domestique en Iran.

Mina Fattahpour, conseillère municipale de Sardacht, a révélé : “En 2020, le parent d’une femme l’a tuée avec une arme à feu devant la mairie de Sardacht. La famille l’a tranquillement enterrée dans un village, aidant ainsi le tueur à fuir. Il y a peu de temps, une femme a été poignardée à mort par des membres de sa famille à son domicile. Dans certains cas, les femmes sont pendues par leur famille, mais parmi les habitants, [ces meurtres] sont considérés comme des suicides.” (Agence ILNA – 21 juin 2021).

Mina Fattahpour a admis que les responsables n’organisent que des réunions qui ne donnent aucun résultat ; ce ne sont que des paroles et aucune action.

Dans aucune des villes, les autorités ne créent de mécanisme d’urgence sociale pour protéger les femmes. Dans de très rares cas, quelques organisations caritatives locales ont pris des mesures. Toutefois, ces tentatives ne constituent pas un début de réponse à la montée alarmante de la violence domestique en Iran.

Quatre femmes, victimes de violences domestiques croissantes en Iran

En 7 jours, 4 femmes ont été tuées par leurs maris dans différentes villes. “Entre 375 et 450 femmes sont tuées par des hommes de leur famille en Iran chaque année”, selon un post sur les médias sociaux (Le journal Arman-e Melli – 10 juin 2021).

“Un homme de 35 ans a tué sa femme avec une arme blanche (poignard) et s’est enfui”, a déclaré Jamal Mousavi, le chef de la police de la province d’Ilam, le 5 juin 2021, en faisant référence à une femme dont le mari l’a tuée (L’agence de presse étatique Borna – 9 juin 2021). Cet homme a déclaré que des disputes familiales étaient le motif du meurtre de sa femme !

Une autre tragédie s’est produite dans la province d’Ilam, dans la ville de Darrehshahr. Un homme de 38 ans a utilisé une arme à feu pour tuer sa femme lors d’une dispute familiale, puis a pris la fuite (The state-run Khabarban News Agency – 10 juin 2021).

Le 6 juin 2021, la nouvelle du meurtre de deux femmes à Kermanchah a été publiée. Commentant cette affaire, le chef de la police locale a déclaré : “Un homme s’est rendu dans la maison de son ex-femme, a tiré sur elle et sa belle-sœur et les a tuées.”

Les parents de Golaleh Sheikhi sur sa tombe

Golaleh Sheikhi, 25 ans, victime de violences domestiques

La tragédie la plus douloureuse est liée à Golaleh Sheikhi (Neguine), 25 ans, qui avait un diplôme de droit et travaillait dans un cabinet d’avocats. Elle était connue dans la ville de Saqqez pour sa gentillesse et sa chaleur. Son mari l’a tuée alors qu’ils étaient sortis dîner : il l’a frappée à la tête au cours d’un conflit verbal concernant son travail et son désir de poursuivre ses études. Elle a été projetée en arrière et a heurté une voiture avant de s’évanouir. Le mari, supposant que Golaleh était morte, a emmené son corps dans le désert à l’extérieur de la ville. Il a mis le feu au corps et l’a caché dans une fosse. Tous les habitants de Saqqez, ainsi que la famille Golaleh, ont été choqués par cette acte de sauvagerie.

Selon Ebad Sheikhi, l’oncle de Golaleh, la dispute avec son mari portait sur son emploi. Cependant, l’homme, en présence du père de Golaleh, avait accepté que sa femme travaille et poursuive ses études (Agence Rokan – 12 juin 2021).

Multiplication par 15 des violences domestiques pendant la pandémie de COVID-19

En Iran, la violence à l’égard des femmes est inscrite dans la loi et les forces de l’ordre ne sont pas autorisées à s’immiscer dans les conflits familiaux, même ceux qui entraînent la mort des femmes. Cette situation s’est intensifiée à la suite de l’épidémie de coronavirus. Le nombre d’épouses maltraitées a également augmenté dans tout le pays. Hassan Marvi, chef du département de la protection sociale de Machad, a annoncé une multiplication par 15 (Agence ISNA – 10 juillet 2021).

Mohammad Reza Mahboubfar, l’un des experts en pathologie du régime, a annoncé : “L’Iran est le premier pays en matière de violence domestique.” Il a ajouté : “Maintenant, les dégâts sociaux se sont étendus à tout le pays et aujourd’hui, aucune maison en Iran n’est sûre” (jahanesanat.ir – 19 novembre 2020).

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