Le juge le plus misogyne du monde à la tête du système judiciaire iranien

Le juge le plus misogyne du monde à la tête du système judiciaire iranien

CNRI Femmes – Le juge le plus misogyne du monde devient chef du pouvoir judiciaire iranien. Gholam Hossein Mohseni Ejeï a été investi en tant que nouveau chef du pouvoir judiciaire du régime clérical en juillet 2021. Sa nomination à ce poste est un signe de répression et de double oppression des femmes en Iran.

Qui est Mohseni Ejeï ?

Ejeï a représenté le bureau du procureur de la révolution au ministère du renseignement dans les années 1980. Au cours de cette décennie, il a joué un rôle très actif dans l’arrestation et l’exécution de membres de la principale opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK). En tant que chef de la troisième branche du tribunal révolutionnaire islamique, il a personnellement condamné à mort des prisonniers politiques.

Il a également servi le régime en tant que : 

– Officier du ministère du renseignement chargé du recrutement, 1984-1985.

– Représentant du pouvoir judiciaire au ministère du renseignement, 1985-1988 (pendant le massacre des prisonniers politiques).

– Chef du tribunal des affaires économiques de Téhéran, 1989 et 1990

– Représentant du pouvoir judiciaire auprès du ministère du renseignement, 1991-1994.

– Procureur spécial du clergé de Téhéran, 1995-1997

– Procureur spécial de la Cour spéciale du clergé, 1998-2005

– Chef du complexe judiciaire spécial chargé d’enquêter sur les délits commis par des fonctionnaires, 1998-2002

– Ministre du renseignement sous Mahmoud Ahmadinejad 2005-2009

– Procureur général 2009-2014

– Premier chef adjoint du pouvoir judiciaire 2014-2021

Le prix international de la matraque décerné au juge le plus misogyne du monde

Gholam Hossein Mohseni Ejeï a remporté le Prix international de la matraque en 2011. Le 7 juin 2011, le Women’s Link Worldwide à Madrid, en Espagne, lui a décerné, le prix international de la matraque. Ce prix décerné en son absence, le qualifie de “juge le plus misogyne du monde”. La raison pour laquelle cette organisation l’a choisi est qu’il a privé les femmes du droit au divorce.

Selon des sources gouvernementales, Ejeï avait accepté l’abolition du droit des femmes au divorce avant que la plupart des juges ne puissent se prononcer.

Chaque année, Women’s Link Worldwide sélectionne les meilleurs et les pires juges du monde pour leur impact positif ou négatif sur l’égalité des sexes. Le prix International de la matraque est décerné aux juges les plus misogynes.

Insister sur l’exécution de Reyhaneh Jabbari

Ces dernières années, Ejeï a été l’une des principales armes des services de renseignement et du pouvoir judiciaire pour promouvoir l’exécution et le meurtre de femmes.

Dans le cas de Reyhaneh Jabbari, accusée d’avoir tué en état de légitime défense un fonctionnaire du ministère du Renseignement, Ejeï a été l’un des fervents partisans de l’exécution de Reyhaneh.

Lors d’une conférence de presse en Allemagne le 29 octobre 2014, Fariborz Jabbari, l’oncle de Reyhaneh, a accusé Ejeï d’avoir “insisté” sur l’exécution de sa nièce, Reyhaneh. Fariborz Jabbari a déclaré qu’Ejeï était le ministre du Renseignement au moment du meurtre de l’agent du ministère du Renseignement.

Reyhaneh Jabbari, 26 ans, a été exécutée à l’aube le 24 novembre 2014 à la prison de Gohardasht, à Karadj. Elle a passé sept ans en prison à huis clos.

Reyhaneh Jabbari, 19 ans, architecte d’intérieur d’une société de publicité et de décoration, était accusée du meurtre de Morteza Sarbandi, un médecin de 47 ans, marié, père de trois enfants et fonctionnaire du ministère du Renseignement.

Reyhaneh a dû se défendre contre Sarbandi qui tentait de la violer.

Ahmad Shahid, alors le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, a déclaré : “Le cas de Mme Jabbari soulève de sérieuses préoccupations quant à la régularité de la procédure, notamment en ce qui concerne son interrogatoire et la réticence du tribunal à prendre en compte toutes les preuves circonstancielles pertinentes dans son jugement.” Il a souligné que “Mme Jabbari a peut-être été doublement victime ; d’abord par son agresseur, puis par le système judiciaire, qui est censé protéger les victimes d’agressions sexuelles et physiques intentionnelles et réelles.” (14 avril 2014)

Acquittement du meurtrier de Zahra Kazemi

Le meurtre de Zahra Kazemi est un autre exemple dans lequel Ejeï a joué un rôle dans l’acquittement du meurtrier.

En 2003, le principal accusé dans cette affaire était Saïd Mortazavi, le procureur de Téhéran de l’époque ayant des liens avec Ejeï. Ejeï et Ebrahim Raïssi, en collaboration, ont acquitté Mortazavi de l’accusation de meurtre de Zahra Kazemi.

Le 11 juillet 2003, il a été annoncé qu’une journaliste irano-canadienne, Zahra Kazemi, était décédée à l’hôpital militaire Baqiyatallah Azam. Zahra Kazemi avait été arrêtée le 23 juin 2003 alors qu’elle photographiait un rassemblement de familles de prisonniers devant la prison d’Evine. Les premiers rapports et témoignages indiquaient que la mort de la journaliste était due à des coups violents pendant sa détention et à des coups à la tête.

Les responsables du régime iranien ont cependant dissimulé la vérité et détourné les enquêtes judiciaires sur le mystère de la mort de Zahra Kazemi, afin d’étouffer la polémique sur la mort d’une journaliste binationale en prison en Iran.

Le 10 juillet 2018, Reporters sans frontières a écrit dans un communiqué : Zahra Kazemi est le symbole de toutes les violations des droits de l’homme perpétrées en Iran depuis la prise du pouvoir par les religieux en 1979. C’était une femme et une journaliste qui voulait dire au monde entier les conditions terribles de la prison d’Evine à Téhéran, symbole de la répression implacable du régime.”

Défendre l’oppression des femmes

Ejeï s’est également fait l’avocat de la répression des femmes sous couvert d’infraction au code vestimentaire obligatoire.

Par exemple, Ejeï a explicitement déclaré lors d’une conférence de presse : “Ces personnes qui cherchent à promouvoir la culture de la vulgarité, et qui en violation des lois de notre pays islamique commettent l’indécence, l’immoralité, et enlèvent leur voile, et encouragent ces actions, nous les avertissons que la loi ne le leur permet pas parce que notre pays est islamique.”

“Nous allons d’abord donner des conseils sur la question que j’ai soulevée, et si nécessaire, nous interviendrons dans ces actes délictuels, et la police et la justice séviront”, a-t-il poursuivi. “Les institutions et les ministères doivent également remplir leurs devoirs et leurs responsabilités à cet égard.” (Site Balatarinha.ir – 9 juin 2014)

En nommant Gholam Hossein Mohseni Ejeï à la tête du pouvoir judiciaire, Khamenei a fait un pas de plus vers un régime encore plus répressif. Aux côtés d’Ebrahim Raïssi, à la tête du pouvoir exécutif, et de Mohammad Baqer Qalibaf, à la tête du pouvoir législatif, il complète le puzzle d’un régime meurtrier, ce dont Khamenei a besoin pour réprimer les soulèvements populaires, surtout dans les circonstances actuelles.

Tout en dénonçant le rôle répressif de ces violateurs des droits humains et d’assujettissement des femmes, la commission des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne demande qu’ils soient poursuivis.

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