Connaître la nouvelle directrice des affaires féminines et familiales en Iran

Connaître la nouvelle directrice des affaires féminines et familiales en Iran

CNRI Femmes – Ensieh KhazAli est devenue la 13e directrice des affaires féminines et familiales du gouvernement sous le régime clérical.

Le mercredi 2 septembre 2021, Ebrahim Raïssi, le nouveau président du régime iranien, a nommé Ensieh KhazAli au poste de directrice des affaires féminines et familiales. Ce poste est le seul poste du gouvernement où les femmes peuvent siéger. Par conséquent, KhazAli est la seule femme membre du gouvernement du Raïssi.

Néanmoins, les anciennes responsables de cette direction ont reconnu à plusieurs reprises qu’elles n’avaient aucun pouvoir exécutif et qu’une telle défense minutieuse des droits des femmes n’aboutirait à rien dans le système patriarcal des mollahs. Massoumeh Ebtekar, qui dirigeait l’organisation avant KhazAli, a admis en août 2021 qu’ « il existe un sentiment de discrimination à l’égard des femmes en raison de certaines approches de la loi, et les préjugés existants ont rendu cette tâche difficile. » (Agence ISNA – 10 août 2021)

Qui est Ensieh KhazAli ?

Ensieh KhazAli est née en 1963 à Qom. Elle a étudié au séminaire de Qom jusqu’au niveau 3. Son père, Abolghasem KhazAli, un ancien membre de l’Assemblée des experts, est décédé en 2015. La sœur d’Ensieh KhazAli dirige le Conseil culturel et social pour les femmes et la famille au sein du Conseil suprême de la révolution culturelle.

La famille KhazAli était étroitement associée à Khomeiny, fondateur de la dictature religieuse des mollahs en Iran. Ensieh KhazAli a déclaré que Khomeiny avait personnellement prononcé son sermon de mariage et fixé sa dot à 14 pièces d’or. (Site d’État namayande.com – 7 juin 2017)

Ensieh KhazAli est titulaire d’un doctorat en langue et littérature arabes. Elle a notamment été présidente de l’université Az-Zahra, doyenne du campus de l’université Razavi et membre de la faculté de l’université Az-Zahra.

Quelles sont les opinions d’Ensieh KhazAli ?

Ensieh KhazAli est la directrice des affaires féminines et familiales d’un gouvernement connu pour ses politiques répressives et ses meurtres de masse.

Seule responsable du gouvernement Raïssi chargée de défendre les droits des femmes, elle est affiliée à la faction la plus misogyne du régime et représente ses intérêts. Elle admet qu’elle n’est pas indépendante, même dans sa vie privée, malgré son éducation et son parcours.

Dans une interview, elle a répondu à la question de savoir si son mari ne se plaignait pas de ses nombreuses tâches hors du foyer. Ensieh KhazAli a déclaré que “les hommes n’aiment pas que leurs femmes sortent beaucoup de la maison. Mon mari a même fixé une limite de 15 heures par semaine pour mon travail à l’extérieur. Mon mari s’attend à ce que j’accepte toujours ce qu’il dit, et je le fais toujours. » (Site Namayande.com – 7 juin 2017)

Ensieh KhazAli milite pour le mariage précoce des filles. Dans une interview en juin 2017, elle a déclaré qu’elle s’était mariée à 16 ans, et que ses enfants l’avaient fait aussi. (Persian Independent – 1er septembre 2021)

Ailleurs, elle a déclaré : “Mes quatre enfants sont tous mariés, et à notre manière, j’ai essayé de faire en sorte que mes enfants se marient rapidement. Leurs dots étaient de 14 pièces, chacune.” (Namayande.com – 7 juin 2017)

“Les gens n’ont pas d’enfants parce qu’ils recherchent leur propre confort. Ils ne veulent pas sacrifier leur confort pour les autres et voient les enfants comme des obstacles à leurs intérêts. Nous devons promouvoir cette idée que se marier apporte du bien-être aux familles”, a déclaré Ensieh KhazAli lors d’une conférence en juin 2015.

Fervente partisane de la misogynie

Lors d’une affaire de harcèlement sexuel de garçons à Téhéran par un directeur d’école en 2018, la nouvelle directrice des affaires féminines et familiales a attaqué le document Éducation 2030 de l’ONU. Au lieu de défendre les droits des victimes et de demander des poursuites contre les autorités corrompues, elle a déclaré : “Cette affaire va être instrumentalisée par le document Éducation 2030 qui entend supprimer la honte de notre société pour atteindre son objectif.” (Iscanews.ir, 30 mai 2018).

Ensieh KhazAli défend également la marginalisation des femmes sous le prétexte de la croissance démographique. Lors d’une conférence intitulée “La famille durable, l’excellence de la société” qui s’est tenue en 2015 à l’Université Az-Zahra, elle a déclaré : “les naissances a diminué en raison de l’indolence, parce que les gens ne veulent pas se sacrifier et prendre du temps pour les autres.”

Lors de la même conférence, elle a défendu les “intérêts des hommes” au sujet de la dot et a déclaré : “Les hommes devraient être en mesure de payer la dot ; plus la vie est simple, plus les couples sont proches.”

KhazAli a été la présidente de l’université Az-Zahra, la première université tombant totalement sous le coup de la ségrégation sexuelle en Iran. Elle a mis en œuvre la Charte morale à l’université. (Sie farhangemrooz.com – 16 avril 2014)

Cette charte est la base de la répression des étudiantes par la sécurité universitaire sous des prétextes moraux.

Sous sa présidence, Ensieh KhazAli a expulsé Atena Farghadani, une militante des droits civils condamnée à la prison pour avoir insulté les responsables du régime et les membres du parlement des mollahs en dessinant des caricatures.

L’ancienne prisonnière politique Atena Farghadani, étudiante talentueuse de l’université Az-Zahra avec une moyenne de 19,78 [sur 20] et le meilleur classement dans le domaine de l’art, a répondu par une caricature à son expulsion. S’adressant à KhazAli, elle a déclaré : “En réponse à l’insulte et à l’humiliation que j’ai subies en étant expulsée de l’université, le seul bon cadeau que je pouvais te faire était de dessiner quelque chose qui sommeillait en toi depuis des années !”

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