L’assassinat d’une jeune femme, Faezeh Malekinia, scandalise l’opinion publique

L'assassinat d'une jeune femme, Faezeh Malekinia, scandalise l'opinion publique

CNRI Femmes – Le meurtre d’une jeune femme, Faezeh Malekinia, a indigné le public au Kurdistan et dans d’autres régions d’Iran.

Un groupe de militantes des droits des femmes kurdes a organisé un rassemblement de protestation devant le ministère de la Justice à Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan iranien, le mercredi 6 octobre 2021. Sur leurs pancartes on pouvait lire : “Aucun endroit n’est sûr pour les femmes” ; “Nous sommes toutes des Faezeh” ; “Tout le monde porte une responsabilité dans le meurtre des femmes” ; “Non au meurtre des femmes”. 

Assassinat d’une jeune femme à Sanandaj par son père

Faezeh Maleki, 22 ans, est décédée dans un hôpital de Sanandaj, le dimanche 3 octobre 2021, un jour après avoir été brûlée à 85%.

Faezeh Maleki était divorcée et avait l’intention de se remarier avec un homme de son choix.

Son père, cependant, n’était pas d’accord. Selon les dernières informations, il l’a emprisonnée dans les toilettes d’un jardin. Puis il l’a aspergée d’essence et l’a brûlée vive, dans la nuit du samedi 2 octobre 2021.

La nouvelle de l’état de Faezeh a d’abord été diffusée sur les médias sociaux par son chirurgien, Iman Navvabi. Elle avait dit au médecin que son père l’avait immolée par le feu.

Les autorités tentent de blanchir le crime d’honneur.

Le message du Dr Navvabi a été retiré des médias sociaux le lendemain. 

Le père de Faezeh a déclaré que sa fille s’était auto-immolée et qu’il s’était brûlé les mains en essayant d’éteindre le feu.

Le bureau du coroner n’a pas pratiqué d’autopsie sur le corps de Faezeh ni délivré de document mentionnant légalement la raison de son décès.

Les organismes gouvernementaux ou judiciaires ne se sont pas saisis de l’affaire et son père n’a pas été interrogé. Certains officiels ont déclaré à la presse et aux médias d’État que l’affaire n’avait pas de plaignant privé et qu’il s’agissait apparemment d’un cas d’auto-immolation.

La famille a empêché une militante des droits des femmes d’interroger la jeune sœur de Faezeh qui avait l’avait accompagné avec son père dans le jardin le jour du crime.

L’homme qui allait épouser Faezeh a déclaré qu’elle était pleine d’espoir. “Je ne crois pas que Faezeh se soit suicidée”, a-t-il déclaré, ajoutant : “Deux jours avant l’incident, on était sans nouvelles de Faezeh. Son père l’avait retenue dans les toilettes du jardin. On ne peut pas fermer la porte de ces toilettes de l’intérieur ; de toute évidence, elle avait été fermée de l’extérieur.”

Le 4 octobre 2021, le procureur général et public de Sanandaj, Mohammad Jabbari, a annoncé que le médecin qui a rendu l’affaire publique sera sanctionné.

Mohammad Jabbari est l’un des juges les plus impitoyables et corrompus de la province du Kurdistan. Il a été directement impliqué dans la répression, le meurtre et l’arrestation des habitants de Sanandaj et de Marivan lors du soulèvement de novembre 2019.

L’absence de pénalisation des crimes d’honneur en Iran est un permis de tuer

Il ne se passe pas une semaine en Iran sans que les crimes d’honneur de jeunes femmes ne fassent la une des journaux.

Dans de nombreux cas de crimes d’honneur commis contre des jeunes femmes, la police et le système judiciaire agissent par négligence. Leur comportement est un permis de tuer, comme en témoignent les cas de Romina Ashrafi tuée par son père dans la province de Guilan, de Sargol Habibi tuée par son mari à Sanandaj, et les meurtres de Bayan et Sahar Moradi, ainsi que le meurtre de Mobina Souri, 14 ans, par son mari.

La violence contre les femmes est l’une des pires violations des droits humains dans le monde. Pourtant, en Iran, elle n’est pas criminalisée. Les lois sur la punition des meurtriers sont faibles, ce qui leur confère des privilèges spéciaux et leur donne le droit de tuer.

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