Manifestations d’enseignants dans 120 villes en Iran : Comme promis, ils sont dans la rue

Manifestations d'enseignants dans 120 villes en Iran : Comme promis, ils sont dans la rue

Manifestations d’enseignants dans 120 villes en Iran : Comme promis, ils sont dans la rue

CNRI Femmes – Lundi 31 janvier 2022, les manifestations des enseignants se sont déroulées pour la troisième journée consécutive dans 120 villes d’Iran contre leurs conditions de vie insupportables, leurs bas salaires et le mépris affiché des autorités vis-à-vis de leurs revendications. La libération des enseignants emprisonnés était une des principales revendications. Les femmes ont joué un rôle important et dynamique dans ce mouvement.

La manifestation des enseignants s’est déroulée après deux jours de sit-in dans tout le pays, dans un climat de sécurité tendu. Les forces de sécurité et les agents en civil ont tenté d’empêcher les manifestations des enseignants et le public de les rejoindre en bloquant les routes menant aux rassemblements. Mais ils se sont heurtés à la résistance des manifestants, en particulier des femmes, et ont été contraints de faire marche arrière.

Plusieurs arrestations ont eu lieu à Téhéran, à Marivan et dans la province de Fars pendant la manifestation des enseignants. Malgré la forte présence des forces de sécurité, à

Chiraz, de grandes foules ont défilé dans les rues en appelant à la libération de leurs collègues emprisonnés.

Résolution  

La manifestation des enseignants s’est terminée sur une résolution :

Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour crier que la structure éducative en Iran régresse. Il y a moins de justice éducative que jamais. Nous sommes réunis pour annoncer que nous en avons assez et que les vies et les moyens de subsistance des enseignants et des éducateurs actifs et à la retraite sont en crise comme la plupart de la société et des travailleurs. Depuis des mois, les enseignants protestent contre le statu quo de diverses manières. Mais apparemment, le pouvoir n’entend pas. Aujourd’hui, nous insistons plus que jamais et déclarons :

Si à la mi-mars, la loi sur les pensions pour les retraités n’est pas appliquée ;

Si le plan de classement des enseignants n’est pas entièrement ratifié et si le budget pour cette année et l’année prochaine n’est pas approuvé ;

Si la privatisation et la monétisation de l’éducation ne sont pas stoppées et que le gouvernement continue à puiser le budget de l’éducation dans les poches des parents et des élèves ;

En d’autres termes, si l’éducation gratuite et de qualité, telle que stipulée dans l’article 30 de la Constitution, est ignorée par les dirigeants ;

Si les droits des salariés de l’enseignement qui travaillent le plus dur ne sont pas pris en compte ;

Si le pillage du fonds de réserve des enseignants se poursuit ;

Si la sécurité de l’emploi des forces contractuelles n’est pas assurée ;

Et s’il n’est pas mis fin aux arrestations d’enseignants militants et à la fabrication de dossiers judiciaires contre les enseignants protestataires, et si les enseignants emprisonnés ne sont pas libérés ;

Comme annoncé précédemment, nous poursuivrons notre mouvement du 12 au 17 février. Nous annoncerons un rassemblement national le jeudi 18 février 2022.

Villes et slogans

La manifestation des enseignants à Téhéran a eu lieu devant le parlement des mollahs. En banlieue et en province, le mouvement s’est déroulé devant le rectorat local. Il s’agit notamment de Tabriz, Oroumieh, Ispahan, Chahinchahr, Sedeh, Semirom, Baghbahadoran, Chadegan, Chahreza, Fouladchahr, Najafabad, Ardebil, Karaj, Echtehard, Ilam, Chardavol, Abdanan, Bouchehr, Dachtestan, Chabankareh, Borazjan, Chahrekord, Lordegan, Machad, Nichapour, Bojnourd, Ahwaz, Khorramchahr, Ramhormoz, Andimechk, Behbahan, Chouch, Chouchtar, Izeh, Andimechk, Zandjan, Chiraz, Eqlid, Fasa, Nourabad Mamasani, Darab, Kazeroun, Lamard, Gerach, Qazvine, Qom, Sanandaj, Dehgolan, Marivan, Kamyaran, Qorveh, Bijar, Ziviyeh, Kermanchah, Sonqor, Javanroud, Saqqez, Islamabad Gharb, Miandoab, Harsin, Gorgan, Yassoudj, Dichmok, Racht, Bandar-Anzali, Lahidjan, Rezvanchahr, Langaroud, Khorramabad, Boroudjerd, Delfan, Romechgan, Aligoudarz, Pol-Dokhtar, Kouhdacht, Sari, Nochahr, Amol, Behchahr, Neka, Arak, Hamedan, Malayer, Yazd et Bafgh.

Parmi les slogans scandés par les enseignants iraniens lors de leurs manifestations, on pouvait entendre : “Libérez les prisonniers politiques”, “Libérez les enseignants emprisonnés”, “(Ebrahim) Raïssi est un menteur”, “Raïssi, analphabète, avec ton CEP om en sont tes promesses ?”. “Le gouvernement trahit, le parlement le soutient”, “Les enseignants préfèrent la mort à l’humiliation”, “Les enseignants se lèvent contre les discriminations”, “Tant de paroles de la part de l’État, mais aucune action”, “On ne lâchera rien tant qu’on n’aura pas obtenu nos droits”, “Notre ennemi est ici-même, ils mentent en disant que c’est l’Amérique”, “Le silence de chaque enseignant ouvre la porte à l’oppression” et “Nous sommes fatigués d’entendre les mensonges des autorités”.

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