L’inquiétude grandit face à la violence et aux restrictions d’Internet en Iran

L'inquiétude grandit face à la violence et aux restrictions d'Internet en Iran

L’inquiétude grandit face à la violence et aux restrictions d’Internet en Iran

La porte-parole du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, a fait une déclaration à Genève sur la répression brutale des manifestations en Iran par le régime iranien le 27 septembre 2022. Le texte intégral de cette déclaration suit :

Nous sommes très préoccupés par la poursuite de la réponse violente des forces de sécurité aux manifestations en Iran, ainsi que par les restrictions de communication affectant l’utilisation des téléphones fixes et mobiles, l’Internet et les plateformes de médias sociaux. Des milliers de personnes ont rejoint les manifestations anti-gouvernementales dans tout le pays au cours des 11 derniers jours. Les forces de sécurité ont parfois répondu par des tirs à balles réelles.

De nombreux Iraniens ont été tués, blessés et arrêtés au cours des manifestations qui ont éclaté à la suite de la mort en détention de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée le 13 septembre pour ne pas avoir porté le hijab, conformément aux exigences iraniennes en matière d’habillement des femmes.

En raison notamment des restrictions imposées aux télécommunications, il est difficile d’établir le nombre exact de victimes et d’arrestations. Le 24 septembre, les médias d’État ont estimé le nombre de tués à 41. Les organisations non gouvernementales qui suivent la situation ont fait état d’un nombre plus élevé de morts, notamment de femmes et d’enfants, et de centaines de blessés dans au moins 11 provinces.

Nous sommes extrêmement préoccupés par les commentaires de certains dirigeants qui vilipendent les manifestants et par l’utilisation apparemment inutile et disproportionnée de la force contre les manifestants. Les armes à feu ne doivent jamais être utilisées simplement pour disperser une assemblée. Dans le contexte des rassemblements, elles ne doivent être utilisées qu’en cas de menace imminente de mort ou de blessure grave.

Des informations indiquent que des centaines de personnes ont également été arrêtées, dont des défenseurs des droits humains, des avocats, des militants de la société civile et au moins 18 journalistes. Le gouvernement n’a pas annoncé le nombre total d’arrestations. Dans la seule province de Gilan, le chef de la police a déclaré que 739 personnes avaient été arrêtées, dont 60 femmes, au cours de trois jours de manifestations. Nous appelons les autorités iraniennes à garantir le droit à une procédure régulière et à libérer toutes les personnes qui ont été arbitrairement privées de leur liberté.

Nous sommes préoccupés par le fait que l’interruption des services de communication a de graves répercussions sur la capacité des personnes à échanger des informations, à mener des activités économiques et à accéder aux services publics. Cela porte atteinte à de nombreux droits de l’Homme, notamment le droit à la liberté d’expression. Nous demandons aux autorités de rétablir complètement l’accès à Internet.

Nous sommes également préoccupés par l’impunité persistante concernant les violations des droits de l’Homme en Iran, y compris les décès récurrents de manifestants dus à l’utilisation présumée de la force meurtrière par les forces de sécurité, notamment en novembre 2019, juillet 2021 et mai 2022.

Le Bureau réitère son appel aux autorités iraniennes à respecter pleinement les droits à la liberté d’opinion, d’expression, de réunion pacifique et d’association, en tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

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