Dominique Attias : Les femmes apporteront la liberté en Iran

Dominique Attias : Les femmes apporteront la liberté en Iran

Mme Dominique Attias assise (deuxième à droite) sur le panneau de la conférence à l'Assemblée nationale française

Mme Dominique Attias, Présidente de la Fédération des barreaux européens, s’exprime lors d’une conférence à l’Assemblée nationale française en soutien au soulèvement iranien et à la Résistance iranienne.

La Commission parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) a tenu une conférence à l’Assemblée nationale française le 7 février 2023 pour discuter de la situation en Iran. Des députés français et des personnalités de renom y ont assisté et ont déclaré leur soutien au soulèvement du peuple iranien et à la Résistance iranienne.

La conférence a accueilli Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). 

La députée Cécile Rilhac, du parti Renaissance et présidente du CPID, a présidé la séance.

Parmi les éminents dignitaires qui ont pris la parole lors de la conférence figurait Mme Dominique Attias, présidente de la Fédération des barreaux européens. Mme Dominique Attias est l’un des fervents défenseurs des femmes dans la Résistance iranienne. Voici le texte de ses remarques :

Eminente juriste et avocate, Mme Dominique Attias, Présidente de la Fédération des Barreaux Européens.

Dominique Attias : Merci pour cette invitation. Et merci pour tous ces mots forts que vous avez dit les uns et les autres. Je me sens un petit peu plus jeune que vous dans ce mouvement, même si, oui, j’y crois maintenant profondément : Femme, Résistance, Liberté ; Femme, Révolution, Liberté ; LIBERTÉ.

Madame Radjavi, elle a parlé déjà dans son plan en dix points en numéro deux de la liberté : Liberté d’expression, elle dit, liberté de parti, liberté de rassemblement, liberté de la presse, liberté, garantie des libertés et des droits individuels. Egalité complète des femmes et des hommes. Un jour dans mon bureau, lorsque je dirigeais le barreau de Paris, j ‘ai vu des femmes arriver ; des femmes qui pour certaines sont dans cette salle.

Et ces femmes m’ont invité à aller à la mairie du 1ᵉʳ, Monsieur Le Garet, où vous organisiez une exposition, une sinistre exposition Sur les massacres de 1988 : 30 000 femmes, enfants, hommes massacrés, pendus, tirés de prison pour les pendre. 30 000 personnes qui n’ont pas été récupérées par leur famille, sans sépulture officielle. Et aujourd’hui, aujourd’hui c’est la suite de tout ça.

Et ces femmes, comme vous Ingrid, je les ai regardés tout au fil des années, puisqu’elles ont continué à m’inviter et je suis venue chaque fois. Dans un premier temps, je suis venue tout simplement parce que, en tant qu’avocate, laisser 30 000 personnes assassinés, un vrai génocide, sans que les auteurs ne soient pas condamnés, c’est impensable, c’est inimaginable, c’est inacceptable.

Et c’était pour ça que je continuai dans un premier temps à suivre ce mouvement. Parce que je voulais que ces gens-là soient traduits en justice un jour. Oui, je les ai regardés vivre. Et je me suis dit ce que je me dis toujours aujourd’hui : l’Iran sera sauvé par les femmes. Oui, messieurs, par les femmes. Par une femme comme madame Radjavi. Oui, Ingrid : une femme qu’on ne doit pas écarter car si on l’écarte, nous, on se mettra aussi en révolution.

Et cette femme que j’ai vu vivre, que j’ai vu combattre, et ces femmes que j’ai vu avec leur foulard, oui, avec leur foulard, parce que ce n’est pas un sujet, le foulard. Liberté de faire ce qu’on veut, d’où aussi les femmes, liberté de le porter quand on en a envie,liberté de ne pas le porter si on en a pas envie.

Dominique Attias : Les femmes en Iran, elles ont payé le tribut déjà du temps du Chah, déjà du temps de la police du Chah qui les martyrisait. Elles ont payé leur tribut en 88, elles ont payé le tribut en 2019, elles payent le tribut aujourd’hui.

Et elles continuent : aider des hommes. C’est ça qui est sensationnel : aider des jeunes d’abord, avant que les vieux ne se mobilisent. Aider des jeunes. Parce qu’au-delà d’elles, et nous sommes ici dans la maison de la Liberté, Égalité, fraternité, c’est la liberté de tous.

Les femmes voyez-vous, très souvent, ce n’est pas le pouvoir pour le pouvoir, ce sont les idées qu’elles portent. Le pouvoir suprême, nous l’avons : nous faisons des enfants.

 Pas le pouvoir pour le pouvoir, pour les idées. Pour des idées pour tous. Les femmes, c’est l’inclusion, ce n’est pas l’exclusion. Et c’est ça ce qui se passe en Iran. Et ces femmes, vous en parliez, eh bien, c’est de toutes ethnies confondues, de tous les endroits, de tous les milieux. Effectivement, les hommes les ont rejoints et c’est ça : je ne m’attendais pas du tout à voir tout ça, avec le CNRI.

Et j’ai vu aussi tout au long des diverses manifestations à quel point il y avait même à l’extérieur des jeunes, ces héritiers de ces gens qui ont souffert, ces héritiers de personnes qui n’ont pas pu enterrer leurs morts. Et qui auront vécu parmi nous. Avec aussi notre idéal, nos valeurs fondamentales et qui veulent les porter en Iran.

 Vous l’avez dit aussi, le CNRI ce n’est pas le pouvoir pour le pouvoir : ce sont les valeurs, des valeurs fondamentales. Voilà pourquoi je suis là aujourd’hui. Voilà pourquoi il faut bien évidemment, et c’est très important, qu’on soit ici, Merci, Madame la Présidente et Messieurs, d’avoir invité.

 Parce que derrière l’Iran, il y a nous tous. Si nous ne défendons pas ces valeurs-là, nous sommes aussi concernés, ça ne nous atteindra aussi un jour. Ce n’est jamais uniquement chez les autres, vous savez. Donc oui, il faut soutenir, oui il faut faire de la politique. Car faire de la politique, ça veut dire faire bouger les choses. Vous avez la chance d’avoir été élue et vous êtes là pour faire bouger les choses.

 Nous sommes dans la salle Colbert, donc vous avez encore plus, je l’espère, plus de possibilités de faire bouger les choses, de convaincre et de faire vivre les idéaux pour lesquels vous avez été élues, pour lesquels nous vivons tous, tous les jours. C’est ça ce qui se passe aujourd’hui en Iran. C’est un peuple qui demande la liberté. Et nous ne pouvons pas, nous ne pouvons pas ne pas les aider.

Voilà quelques mots que je voulais vous dire. Merci.

Allocution de Mme Dominique Attias, Présidente de la Fédération des Barreaux Européens.

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