Victimes du coronavirus : Travailleuses, sans-abri et femmes rurales

Victimes du coronavirus : Travailleuses, sans-abri et femmes rurales

CNRI Femmes – Le cercle des victimes du coronavirus comprend de nombreuses femmes issues des groupes vulnérables. Plus de trois mois après l’arrivée de l’épidémie en Iran, de nouveaux angles de préjudice social, dus à l’inefficacité du système gouvernemental et associatif, apparaissent chaque jour. Les travailleuses, les chefs de famille, les femmes sans abri, les habitants des bidonvilles et les femmes rurales font partie des victimes du coronavirus.

Les dommages que ces femmes subissent sous le régime des mollahs misogynes sont particulièrement destructeurs.

Impact du coronavirus sur la vie des secteurs défavorisés

Zahra Rahimi, directrice exécutive d’une organisation non gouvernementale, a déclaré : « il n’était pas possible pour beaucoup de gens de rester chez eux lorsqu’il s’agissait de prévenir la contamination. Comment peut-on s’attendre à ce que ceux qui n’ont même pas accès à l’eau se lavent régulièrement les mains ? » (Agence ROKNA – 5 avril 2020)

Un sociologue a évoqué la pauvreté et la privation d’une grande partie de la population et a déclaré que « la situation actuelle a rendu encore plus critique le niveau de vulnérabilité des personnes défavorisées, qui subissaient divers dommages avant même la crise. La situation actuelle fait qu’un nombre croissant de personnes se retrouvent sous le seuil de pauvreté. Tout ceux qui ne pourront pas gagner de l’argent en un ou deux mois seront sévèrement touchés. Le coronavirus est entré dans une société d’inégalité comme l’Iran. »

Sous le régime autocratique des mollahs, les droits fondamentaux de nombreux groupes défavorisés et minoritaires ont été violés. Les personnes démunies consultent un médecin avec de longs délais. En raison de la malnutrition, elles sont plus sujettes aux infections et leur habitat les rend plus vulnérables aux maladies.

Les travailleuses

L’un des groupes vulnérables est constitué par les ouvrières qui travaillent sans assurance en raison des violations répétées du droit du travail par leurs employeurs. Selon les statistiques de l’Institut de recherche de la sécurité sociale en Iran, 80 % des employés non assurés en 2017 étaient des femmes, souvent dans des emplois informels.

En fait, les principales personnes qui ne peuvent pas bénéficier de salaires de compensation de leurs jours de maladie si elles sont contaminées par le coronavirus sont les femmes. Beaucoup d’entre elles doivent travailler pour subvenir aux besoins de leur famille, et le coronavirus sera pour elles un autre cauchemar dans leur vie difficile. (Agence ILNA – 5 avril 2020)

Femmes sans-abri

Parmi les millions de femmes sans abri, très peu se retrouvent dans des foyers présumés sûrs dans le pays.

Le refuge de la rue Shoush, dans le centre-sud de Téhéran, accueille une centaine de ces femmes. Ces femmes ne sont que quelques exemples des millions de femmes iraniennes démunies qui auraient pu s’épanouir si elles avaient bénéficié de meilleures conditions économiques et sociales.

Des femmes SDF, des femmes laissées pour compte dans la vie, des femmes devenues toxicomanes à cause de la pauvreté, des femmes tombées dans la drogue en même temps que leur mari afin de ne pas perdre leur famille et leur vie, des femmes forcées de se vendre dans la rue en raison de l’extrême pauvreté. Ces femmes ont vécu toutes ces douleurs en même temps.

Avant l’épidémie de coronavirus, le refuge accueillait une centaine de femmes par jour, aujourd’hui on en compte une cinquantaine de plus.

La vie des groupes vulnérables est constamment menacée par la maladie et la mort.

Ces personnes ne sont pas protégées financièrement ; elles n’ont pas d’assurance ; elles n’ont pas d’emploi permanent et n’ont pas de maison.

Beaucoup de ces personnes n’ont même pas d’abri et dorment sur des cartons. Mais la seule chose que le gouvernement fait sous la pression de l’opinion publique est d’offrir une aide symbolique qui sera déduite des allocations des familles à faibles revenus ou des familles sans revenus dans les mois à venir.

 

 

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