Rapport mensuel septembre 2020 : Les campagnes du voile visent des arrestations massives

Rapport mensuel septembre 2020 : Les campagnes du voile visent des arrestations massives

Les campagnes du voile visent des arrestations massives de femmes en Iran

Le monde rassemble toutes ses ressources pour combattre et surmonter la pandémie de coronavirus. Le régime en Iran, cependant, concentre toutes ses ressources pour augmenter la présence et des activités des forces de sécurité.

Au lieu de trouver des moyens d’assurer le respect des protocoles d’hygiène pour limiter le nombre exponentiel de victimes, le régime se concentre sur le renforcement de ses forces armées.

La ligne rouge du régime clérical est d’empêcher le déclenchement de manifestations de rue. Les événements du mois dernier en sont la meilleure preuve : 

Toutes ces mesures visent à supprimer les libertés fondamentales et à terroriser la population afin d’empêcher toute forme de protestation.

Une action dont les femmes sont le fer de lance en tant que secteur le plus mécontent de la société iranienne.

70% de la population iranienne s’oppose au voile obligatoire – expert

L’Iran est le seul pays au monde où les femmes reçoivent 74 coups de fouet si elles apparaissent en public sans se couvrir la tête.

Dans de nombreux cas, cependant, la punition ne s’arrête pas là.

Les sanctions comprennent également des arrestations massives et des peines de prison de longue durée pour “être mal-voilée” et “propagation de corruption et de prostitution”.

Saba Kord Afshari a été condamnée à 24 ans de prison pour avoir montré son opposition au voile obligatoire.

Elle purge actuellement sa peine dans le quartier des femmes de la prison d’Evine.

La pression croissante sur la société et les femmes a cependant produit des résultats opposés.

Mehdi Nassiri, ancien rédacteur en chef du quotidien officiel Kayhan, l’a déclaré dans une interview télévisée le 16 septembre 2020 : “70 % des Iraniens s’opposent au voile obligatoire.

Chaque année, le nombre de femmes qui se conforment au voile diminue de 5 %. Même dans les villes religieuses comme Qom, la majorité des gens s’opposent au voile obligatoire.”

Le ressentiment contre le voile obligatoire est important, obligeant l’un des responsables du pouvoir judiciaire de Qazvin à le reconnaître.

Nourollah Qodrati a déclaré qu’il y avait 110 décrets, directives et documents adoptés sur le voile que le régime n’a pu appliquer. (Agence Tasnim – 5 septembre 2020)

Appel à rendre la société dangereuse pour les opposantes au Hijab obligatoire

L’imam du vendredi d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, a récemment appelé à la formation de tribunaux spéciaux pour s’attaquer aux “anomalies morales”.

Yousef Tabatabaii-Nejad a demandé aux autorités d’accorder plus de pouvoirs à la police pour sévir contre les « délinquantes du voile ».

Il a tenu ces propos dans une réunion avec un haut responsable de la sécurité des forces armées et le commandant de la police d’Ispahan.

Par “délinquantes du voile”, il entend les femmes qui s’opposent au voile obligatoire et manifestent leur opposition sous diverses formes.

Tabataba’i-Nejad a déclaré : Il faut faire sentir l’insécurité dans la société pour ces individus, qui sont peu nombreuses, et il ne faut pas leur permettre d’enfreindre facilement les normes dans les rues et les parcs …

La police devrait avoir plus d’autorité en termes d’infraction des normes et de violation de la loi. »

(Agence Mehr – 2 octobre 2020)

Le mollah a également appelé les tribunaux à soutenir ceux qui font la prohibition du vice et la promotion de la vertu.

Il fait par là référence aux miliciens du Bassidj qui ciblent les femmes dans les rues, les forçant violemment à porter le foulard.

Le ressentiment croissant du public contre l’escalade de la répression

Les médias officiels utilisent le terme “méfiance du public” pour le niveau explosif de la haine de l’opinion publique contre le régime.

Les mollahs dépensent tout leur temps et leur énergie à la préservation de leur pouvoir, même pour un seul jour de plus. Pour ce faire, ils envoient des jeunes à la potence et augmentent la pression sur les prisonnières et prisonniers.

Ils les exposent délibérément au coronavirus pour provoquer leur mort progressive.

Pour contenir l’explosion du mécontentement général, le régime a également eu recours à des mesures anciennes, démontrant encore et toujours son incompétence.

Les campagnes des “Contrôleurs” du voile déversent des milliers de forces de sécurité dans les rues pour harceler et arrêter les femmes et les filles.

Le régime justifie ses campagnes sous le prétexte de la « sécurité morale » pour sévir contre les « mal-voilées ».

L’accent mis sur les campagnes du voile est particulièrement important pour le régime.

Les autorités ne connaissent que trop bien l’impact remarquable des femmes sur les manifestations hostiles au régime. Les responsables ont fait l’expérience de la présence de femmes dans les unités de résistance

qui dirigent et organisent les opposants au régime.

Les campagnes du voile “Contrôleurs”

Le commandant intérimaire de la police, Qassem Rezai, a récemment annoncé l’application de quatre plans de « Contrôleurs ».

En plus des femmes qui se dévoilent dans leur voiture, les campagnes visent également les femmes qui se moquent du code du voile obligatoire dans les centres commerciaux,

les grands magasins, les zones de loisirs, les promenades et le cyber espace. (agence ROKNA – 20 septembre 2020)

Rezaï a déclaré que la police “travaille 24 heures sur 24 pour remplir sa mission” dans le cadre des campagnes du voile.

Il a également expliqué : “La police a planifié et exécuté quatre plans du voile et de la chasteté.

Dans le plan Contrôleurs 1, la police a ciblé des individus qui violent le code du voile dans leurs voitures.

Le plan Contrôleurs 2 concerne les femmes qui enlèvent leur voile ou ne l’observent pas correctement dans les centres commerciaux et les grands magasins.

Les plans Contrôleurs 3 et 4 se concentrent sur les femmes qui n’observent pas le voile dans les zones de loisirs, les promenades et également dans le cyber espace”.

Les photos de profil doivent être conformes au voile obligatoire

Le plan Contrôleurs 4 a étendu le contrôle de la cyberpolice des mollahs (FATA).

Elle surveille les comptes des médias sociaux des mannequins, de la photographie et l’art.

Des dizaines d’utilisatrices de ces comptes ont été convoquées ces derniers mois.

Les accusations portées contre elles incluent la diffusion de photos qui “violent la chasteté publique”, sont “immorales” ou “vulgaires”.

Un exemple de ces interventions a eu lieu le 27 septembre 2020 dans la ville de Yazd, dans le centre de l’Iran.

La police FATA a saisi le compte Instagram d’une utilisatrice en sa présence.

Les agents ont supprimé toutes les photos sur lesquelles figuraient des femmes qui n’observaient pas correctement le voile.

Ils ont ensuite changé le mot de passe et l’adresse électronique du compte pour empêcher l’utilisatrice d’y accéder.

Ils ont également remplacé la photo de profil de l’utilisatrice par son propre emblème qui disait :

“En raison de la publication de photos allant à l’encontre de la religion, cette page a été temporairement retirée de l’accès de son utilisatrice”.

Photos de profil voilées, une exigence pour les cours en ligne

Le régime clérical n’a aucun scrupule à faire pression sur les filles.

Il exige que toutes les élèves mettent une photo voilée d’elles-mêmes dans le profil de leur compte pour les cours en ligne.

Simultanément à la rentrée scolaire, les parents de certains élèves ont déclaré qu’ils étaient victimes de harcèlement.

Les directeurs et les enseignants de certaines écoles ont fait pression sur les parents pour qu’ils modifient les photos de profil de leurs filles avant qu’elles ne suivent des cours en ligne.

Changer les photos était la principale condition pour participer à des cours pendant la pandémie.

Certains parents ont dit avoir reçu des menaces disant que le directeur de l’école baisserait les notes de leur fille pour des raisons de discipline.

Une journaliste a tweeté :

“Ils ont appelé de l’école et ont dit que comme la plupart des mères étaient membres du compte WhatsApp, ma photo de profil devait être avec le voile !”

Réseau d’organes chargés de la mise en œuvre des campagnes du voile

 La commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a déjà publié un dossier sur le réseau de 27 organes officiels faisant appliquer le voile obligatoire.

Ce document explique en détail le rôle de chaque organe officiel dans ce vaste réseau.

Le commandant de police, Hossein Ashtari, a révélé pour la première fois en décembre 2016,

que 26 agences faisaient appliquer le voile obligatoire.

Puis le Conseil suprême de la révolution culturelle a adopté un supplément en septembre 2019,

ajoutant une nouvelle agence au réseau. Le réseau comprend 10 ministères.

Dans l’état instable actuel de la société iranienne, le régime cherche à intensifier la répression par la suppression des femmes.

Il envoie ses forces répressives dans les rues pour réprimer les femmes lors de ses campagnes du voile.

Toutefois, ces mesures de répression ne feront qu’accélérer l’éruption des manifestations.

Elles conduiront à des soulèvements qui finiront par renverser le régime tyrannique des mollahs.

Le régime clérical considère les femmes comme des sous-êtres inférieurs.

Mais les femmes en Iran constituent une immense force de changement qui portera le coup ultime pour renverser la dictature religieuse.

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