Malnutrition en Iran, des milliers de filles se couchent le ventre vide

Malnutrition en Iran, des milliers de filles se couchent le ventre vide

– La malnutrition a des effets dévastateurs, en particulier sur les enfants. La privation à long terme – pendant des mois et des années – de nutriments essentiels provoque une faim ou une faiblesse chronique.

La malnutrition rend l’organisme très faible et le prédispose à diverses maladies. Les principales raisons sont la pauvreté et le manque d’accès à la nourriture.

La malnutrition est l’un des problèmes les plus courants chez les enfants en Iran, en particulier chez les filles de moins de 5 ans. Les conséquences de la malnutrition sont notamment un développement mental et physique déficient, des coûts de traitement et de soins médicaux plus élevés et un échec scolaire.

Ces conséquences ont un effet très destructeur sur la société car la bonne santé et la croissance positive des enfants entraînent la santé future de la société dans son ensemble.  L’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans est un bon indicateur pour évaluer la santé d’une communauté.

À la veille de la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre, la commission des femmes du CNRI attire l’attention sur le sort des filles, des femmes et des femmes enceintes qui sont les principales victimes de la malnutrition en Iran.

Des statistiques inexactes sur la malnutrition en Iran et chez les filles

Aucune des sources officielles du régime ou des organes de presse ne fournit de chiffres précises sur les filles et la malnutrition en Iran. Le régime n’a donné qu’un ou deux exemples, et leurs chiffres sont grossièrement inexacts. Selon les données obtenues par l’ISNA, “54.076 filles de moins de 5 ans utilisent le programme dit de soutien à la nutrition des enfants” (Agence ISNA – 12 octobre 2018).

Les statistiques réelles montrent que le nombre de filles qui souffrent de malnutrition est beaucoup plus élevé que les estimations du régime. Au mieux, le régime déclare que 54.076 filles de moins de 5 ans sont soutenues !

Dans sa propagande, le régime déclare qu’il fournit des colis alimentaires aux enfants mal nourris. Cependant, ces mesures sont occasionnelles et limitées : l’assistance est éphémère, et les enfants et leurs familles sont abandonnés. Les dons de paniers de nourriture à court terme ne contribuent pas à guérir la malnutrition chez les enfants.

En plus des avantages de la propagande, le régime utilise le programme de paniers de nourriture comme excuse pour que ses responsables reçoivent de gros budgets et pillent les fournitures.

Sur son site officiel, le ministère de la Santé a indiqué qu’en Iran, 50 000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition. Mais on ne sait pas exactement combien de ces enfants sont des filles (Behdasht.gov.ir – 29 septembre 2020).

Selon le site, 67 000 femmes enceintes pauvres ont été identifiées par le ministère de la Santé, mais beaucoup d’autres n’ont pas été identifiées.

Une autre source a indiqué qu’il y a 137 000 enfants mal nourris en Iran (site web Roydad-24, géré par l’État – 22 septembre 2020).

Il y a trois ans, l’agence ILNA rapportait : “Actuellement, 200 000 enfants de moins de 6 ans souffrent de malnutrition due à la pauvreté dans le pays” (Agence ILNA – 31 mai 2017).

Il est évident qu’au vu de l’augmentation de la pauvreté en Iran ces trois dernières années, il ne peut être vrai que le nombre d’enfants mal nourris soit passé de 200 000 à 50 000.

En 2020, le seuil de pauvreté de l’Iran a été fixé à 10 millions de tomans. Sur les 83 millions d’habitants que compte l’Iran, quelque 60 millions se trouvent en dessous du seuil de pauvreté (site internet Tabnak, géré par l’État – 20 septembre 2020).

Statistiques provinciales sur la malnutrition des enfants

Selon des sources gouvernementales, les enfants de sept provinces iraniennes sont plus mal nourris que dans les autres provinces. Les provinces de  Lorestan, Sistan-Baloutchistan, Hormozgan, Ilam, Kohguiluyeh-Boyer-Ahmad, Kerman, et Khouzistan font partie de ces provinces.

– 12 000 enfants au Sistan et au Baloutchistan (Agence ISNA – 17 novembre 2018)

– 2 300 enfants à Bushehr (Agence ISNA – 24 avril 2019)

– 2 200 enfants à Yazd (Agence ISNA – 14 juillet 2019)

– 1 600 enfants à Semnan (Agence Fars – 29 avril 2019)

– 1 200 enfants à Zanjan (Agence ISNA – 25 juillet 2019)

– 2 038 enfants à Chaharmahal-o Bakhtiari (Agence Mehr – 27 juin 2020)

– 1 599 enfants à Ardabil (Agence Mehr – 19 septembre 2020)

Pandémie de coronavirus et malnutrition croissante en Iran

Chez les femmes et les filles enceintes, la malnutrition affaiblit leur système immunitaire et augmente la probabilité de contracter le COVID-19.

“En raison des conséquences économiques du coronavirus, l’insécurité alimentaire et la malnutrition vont augmenter”, a déclaré Zahra Abdollahi, directrice générale du département de la nutrition au ministère de la Santé et de l’éducation médicale (Behdasht.gov.ir – 29 septembre 2020).

« Selon les enquêtes, entre 15 et 35 % des ménages du pays ont éliminé ou réduit leur consommation de produits alimentaires… Les produits alimentaires ont été retirés de la table en raison de la baisse des revenus familiaux et de la hausse des prix des denrées alimentaires », a ajouté Mme Abdullahi.

Qui est responsable de la malnutrition des filles en Iran ?

Selon l’article 24 de la Convention relative aux droits de l’enfant, les gouvernements sont responsables des enfants mal nourris, en particulier des filles. Les gouvernements doivent reconnaître le droit de l’enfant à bénéficier du meilleur état de santé possible et de services de soins et de réadaptation.

Dans une société où la dictature religieuse voit sa survie dans l’anéantissement de l’Iran et des Iraniens, les responsables gouvernementaux ne prêtent aucune attention aux enfants, et encore moins aux filles, pour les protéger de la malnutrition. Le régime dilapide les richesses et les ressources du peuple iranien dans la répression interne et l’exportation du terrorisme vers d’autres pays. Et les Iraniens s’appauvrissent de jour en jour, faisant face à des frigos vides et à la faim.

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