CNRI Femmes – En Iran, les femmes chefs de famille sont devenues plus jeunes. Cela a été révélé par Zohreh Ashtiani, secrétaire du groupe des affaires familiales du parlement des mollahs (Majlis), dans une interview accordée au journal Shahrvand le 10 juillet 2018.
Selon Ashtiani, « 16% des femmes chefs de famille en Iran ont moins de 20 ans ».
Elle a souligné que ce chiffre ne tient compte que des chefs de famille « identifiés ou qui se sont présentés aux centres de soutien ».
Selon les statistiques annoncées par l’Organisation de la protection sociale et le Comité de secours, environ 3 millions et 100 femmes chefs de famille en Iran ont été identifiées, dont 500 000 (soit 16%) ont moins de 20 ans.
L’Organisation de la protection sociale a également déclaré que le nombre de femmes chefs de famille en Iran a augmenté de 60 300 par an au cours des dix dernières années. Cela s’est traduit par une augmentation cumulative du nombre total de femmes chefs de famille en Iran, qui représentait 9,5 % de la population totale en Iran en 1380 (mars 2001-mars 2002), mais qui a atteint 12,1 % dix ans plus tard.
Zohreh Ashtiani a ajouté que la pauvreté est la principale raison de l’augmentation du nombre de ces femmes, y compris celles de moins de 20 ans.
« La pauvreté pousse le chef de famille vers la drogue et lorsque le mari est en prison ou juste à la maison (à cause de la drogue), la femme doit assumer les responsabilités (de la famille). Dans d’autres cas, la pauvreté conduit au divorce, en particulier chez les jeunes femmes, ce qui, à son tour, conduit à un plus grand nombre de jeunes femmes chefs de famille. »
La prise en compte du nombre de mariages obligatoires des filles de moins de 15 ans et du pourcentage élevé de divorces parmi elles, nous aide à avoir une meilleure image de la situation.
Faisant référence à la situation des femmes chefs de famille en Iran, Ashtiani a déclaré : « Si nous ne pouvons pas régler cette situation et fournir un soutien approprié aux femmes chefs de famille, nous ne pouvons pas les empêcher de rejoindre le cycle des maux sociaux (…) La chute drastique de l’âge des femmes chefs de famille en Iran est elle-même un problème grave parce qu’elles ne peuvent pas endurer ces conditions indésirables, et entrer rapidement dans le cycle, plus tôt que les autres, pour subvenir à leurs besoins sous le seuil de pauvreté. »
Elle a ajouté : « La question des femmes chefs de famille en Iran est sur la table depuis plus de 35 ans sans être entendue. »
Zohreh Ashtiani a également révélé que « le budget alloué aux femmes chefs de famille a été réduit de 39% cette année (exercice financier iranien 1397), alors que le budget de certaines autres agences dites culturelles a doublé ou est resté le même », selon le journal Shahrvand du 10 juillet.
La Semaine de la chasteté et du voile, qui a été lancée dans les 31 provinces iraniennes du 10 au 16 juillet 2018, n’est qu’un exemple de ces activités culturelles qui exigent des dépenses exorbitantes.