CNRI Femmes – Un complexe d’ONG où des femmes chefs de famille apprenaient des compétences professionnelles a été fermé par manque de fonds pour payer des factures d’eau.
Ali Akbar Esmail-Pour, directeur du complexe Ava-ye Mandegar, situé dans le quartier pauvre de Darvazeh Ghaar à Téhéran, a déclaré que 40 femmes chefs de famille et autres femmes vulnérables travaillaient dans les ateliers de cette association civile. Leurs enfants d’âge préscolaire fréquentaient également les jardins d’enfants du même complexe.
Le complexe a dû fermer ses portes en raison de la coupure d’eau, laissant 40 femmes chefs de famille et leurs enfants sans emploi ni école.
Esmail-Pour dit que le bien appartenait à la municipalité qui en avait confié la gestion à l’ONG. Toutes les activités dans ce complexe avaient lieu avec la permission de la municipalité.
L’Organisation de l’eau et des eaux usées, cependant, considère le bien comme une entité commerciale et a utilisé les tarifs commerciaux pour émettre les factures d’eau du complexe, qui s’élèvent à 4,5 millions de tomans et que l’ONG ne peut se permettre de payer.
Selon Esmail-Pour, les seules perdantes dans ce conflit sont 40 femmes chefs de famille. « Nous avons fait appel à plusieurs reprises à leurs experts pour inspecter le complexe de première main et constater par eux-mêmes qu’il n’y a pas de magasins ou d’entreprises dans ce complexe, a-t-il dit. Mais ils ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire pour nous. Et comme l’immeuble n’est pas résidentiel, il est considéré comme commercial. »
Dans une autre partie de son interview, Esmail-Pour a déclaré : « Nous avons annoncé à maintes reprises que nous n’étions pas une entreprise. Nous ne sommes qu’une ONG qui essaie d’autonomiser et de former les femmes à Darvazeh Ghaar. C’est aussi le lieu d’éducation de 60 enfants d’âge préscolaire. L’organisation des eaux et des eaux usées affirme toutefois qu’il n’y a pas d’ONG et d’organismes de bienfaisance sur leurs listes. Chaque propriété est soit résidentielle, soit commerciale. »
Il a demandé : « Pourquoi une ONG active dans un domaine social difficile, doit-elle payer des factures mensuelles de 3 millions de tomans pour les services publics ? Pourquoi n’y a-t-il pas de compréhension correcte des activités populaires dans notre pays et parmi les cadres dirigeants ? Pourquoi les députés ne cherchent-ils pas à adopter des lois qui soutiennent ces ONG ? » (Agence ILNA, 2 octobre 2018)
Il y a au moins 3,5 millions de femmes chefs de famille en Iran, dont 82 % sont au chômage et vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’agence IRNA du 22 novembre 2015.