CNRI Femmes – Le 6 avril est reconnu comme la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix. En ce jour de 1896, les premiers Jeux Olympiques d’été modernes ont été accueillis par la Grèce. En désignant cette journée, les Nations Unies ont reconnu le sport comme un droit fondamental pour tous. L’ONU considère le sport comme un outil puissant pour renforcer les liens entre les nations et promouvoir les aspirations de paix, de fraternité, de solidarité, de non-violence et de justice dans le monde. Cependant, ce droit fondamental est refusé aux femmes en Iran. Le régime iranien restreint systématiquement et de diverses manières le sport féminin. Les athlètes féminin sportives en Iran sont soumises aux pressions et aux limitations les plus élevées.
Manque de sponsors publics et privés pour les sports féminins
Les équipes féminines et les sportives féminines ne bénéficient d’aucun soutien gouvernemental ou privé.
L’une des raisons du manque de parrainage du sport féminin est l’interdiction des émissions télévisées et de la production de photos et de reportages sur leurs compétitions.
Shahnaz Yari, l’entraîneure en chef de l’équipe féminine Sepidroud de futsal à Téhéran, a déclaré : “Les sponsors veulent être vus. C’est l’un des problèmes les plus fondamentaux qui ont rendu les choses difficiles pour les équipes féminines de futsal”.
Pendant la coupe de football de 2018, 14 équipes étaient censées participer, mais le nombre d’équipes a été réduit à 11 en raison du manque de sponsors qui financent les équipes. (Agence ISNA – 8 août 2018)
Des problèmes économiques et le manque de soutien gouvernemental ont empêché de nombreuses équipes féminines de futsal de participer à la ligue de cette année. En conséquence, le début des matchs de la coupe a dû être reporté.
L’entraîneure en chef du Sherkat Melli Haffari Futsal Club, Zivar Babaii, a déclaré : ” On l’appelle la ligue professionnelle, mais rien n’est professionnel. Vous pouvez constater ce manque de professionnalisme dans un grand nombre de domaines, notamment dans les stades où se déroulent les jeux et dans les contrats. Quand nous disons professionnel, cela signifie que c’est ma profession et que c’est ainsi que je gagne mon salaire, mais ce n’est pas ce qui se passe en Iran. (Agence ISNA – 12 août 2018)
Parfois, les équipes sont dissoutes toutes ensemble, faute de sponsors. Parfois, les équipes n’ont pas les fonds nécessaires pour se rendre dans une autre ville pour participer aux matches.
Les sportives professionnelles ne reçoivent pas de salaire et les médaillées d’or sont abandonnées à leur sort pour gagner leur vie en vendant des cornichons dans la rue et en cultivant la terre.
Installations sportives pour le sport féminin
La ligue des équipes féminines de football en Iran est confrontée à des conditions inférieures aux normes pour les jeux d’hiver, même dans la capitale, Téhéran. Cette pénurie a aggravé les problèmes et les matches ne peuvent être organisés régulièrement et avec une bonne qualité.
Dans l’un des matchs féminins de l’Azerbaïdjan occidental, le terrain était couvert de neige, ce qui a retardé le match de plusieurs heures.
Le match entre deux autres équipes à Téhéran a été retardé parce que le terrain était couvert d’eau de pluie et de neige. La qualité du terrain était très mauvaise et les joueuses étaient couvertes de boue. Elles ont dû se changer après la première mi-temps.
Hajar Khorassani, superviseure de l’équipe féminine de football de la compagnie d’Acier d’Ispahan, a donné une interview à l’agence ISNA. Elle a dit : “La qualité du terrain n’était pas du tout bonne. Quand mes joueuses sont entrées sur le terrain, elles ont plongé dans la boue et ont eu du mal à se dégager les pieds. Qui serait responsable si une joueuse se blessait à l’ACL (ligament croisé antérieur)? Je n’aurais jamais imaginé que nous serions confrontés à un tel terrain à Téhéran.”
L’équipe nationale féminine de volley-ball d’Iran joue avec ses propres vêtements de sport et ne reçoit aucun soutien de la Fédération. (Agence ISNA – 25 avril 2018)
L’équipe féminine iranienne d’aviron s’entraîne dans les eaux d’égout. Tout autour, la zone d’exercice est recouverte d’objets tranchants qui blessent les sportives. Pour les exercices de groupe, les sportives doivent acheter leurs propres rames. Le bateau donné à l’équipe féminine iranienne d’aviron sert depuis dix ans à Téhéran et a été réparé à plusieurs reprises.
Malgré ces conditions déplorables et l’absence de tout soutien du gouvernement ou de sponsors extérieurs, les Iraniennes très motivées surmontent tous les problèmes et obtiennent des titres de championnes en Asie malgré les obstructions du régime misogyne.