CNRI Femmes – A la veille des rassemblements annuels de cinq jours de la Résistance iranienne qui se tiennent cette année à Achraf 3 en Albanie, le ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité (Vevak) a convoqué ou arrêté en Iran des dizaines de familles et de sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) à Téhéran et ailleurs en province. L’ancienne prisonnière politique Sedigheh Moradi et son mari en font partie.
Un certain nombre des personnes arrêtées étaient d’anciens prisonniers politiques ayant purgé une peine dans les années 1980 et 1990.
Sedigheh Moradi, 57 ans, ancienne prisonnière politique, a une fille de 20 ans. Elle a été arrêtée en avril 2011, interrogée et torturée pendant sept mois dans le quartier 209 de la prison d’Evine de Téhéran. Ses tortionnaires ont essayé de la forcer à faire de faux aveux à la télévision publique. Sous la torture, elle a été blessée aux yeux et sa vision s’est détériorée.
En juillet 2012, Sedigheh Moradi a été transférée à la prison de Qarchak à Varamin et a passé plusieurs mois dans des conditions inhumaines parmi des détenues dangereuses. Peu de temps après, les autorités pénitentiaires se sont inquiétées de son impact positif sur les prisonnières de droit commun et l’ont isolée.
Mme Moradi a souffert d’une déchirure du ménisque et d’une blessure au tendon pendant sa détention. Elle souffrait également de maux d’estomac, de douleurs à la mâchoire, de maux de dents, d’arthrite au cou et de sciatique. Elle avait besoin de voir des médecins à l’extérieur de la prison, mais les autorités pénitentiaires ne lui ont pas donné l’autorisation de recevoir des soins médicaux.
Elle a été libérée le 23 novembre 2016, sur décision de la Cour d’appel de Téhéran.
Sedigheh Moradi avait déjà été emprisonné deux fois dans les années 1980. Elle a survécu au massacre des prisonniers politiques de l’été 1988.
En novembre 2016, elle avait eu l’incroyable courage d’envoyer une lettre depuis la prison pour demander que les auteurs du massacre soient poursuivis. Elle avait écrit en partie : “En 1981, j’ai été arrêtée pour avoir soutenu l’action de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran. Durant ma détention, j’ai été témoin de la façon dont ils ont emmené des prisonnières de mon côté et les ont envoyés devant les pelotons d’exécution. La nuit, on comptait les coups de grâce. J’ai été de nouveau arrêté en 1985. En 1988, j’ai été témoin du massacre de prisonniers de juillet à septembre (…) J’ai été témoin de l’exécution de celles qui avaient fini de purger leur peine. Ils ont exécuté une prisonnière qui était une malade mentale.”