CNRI Femmes – Pour la Journée des étudiants le 7 décembre, les étudiants iraniens ont bravé le lourd dispositif de sécurité, et se sont rassemblés pour commémorer cette journée à Téhéran, Babol, Tabriz, Ahwaz et dans d’autres villes.
Les étudiants iraniens observent chaque année cette journée pour montrer que les universités demeurent un bastion de la liberté. Cette année encore, ils ont réitéré que le soulèvement se poursuivra en commémorant le millier de personnes froidement abattues tuées lors du soulèvement de la mi-novembre.
A Téhéran, les étudiants de la faculté de Téhéran, de la faculté Amir Kabir, de la faculté Allameh Tabataba’i et de l’Ecole de formation des enseignants, entre autres, se sont réunis sur leurs campus pour commémorer la Journée des étudiants.
A la faculté de Téhéran, ils ont tenu un rassemblement malgré les lourdes mesures de sécurité dues à la présence du chef du pouvoir judiciaire Ebrahim Raïssi. Ils brandissaient des pancartes et protestaient contre le climat sécuritaire. Ils scandaient, « malgré) la prison, les fusils, les matraques, nous ne resterons pas silencieux », « la nation en a assez de l’oppression et se tient unie », « votre répression ne marche pas, vivre c’est résister », « les classes sont vides, les étudiants sont en prison ».
Les étudiants de l’école d’art de Téhéran se sont rassemblés autour d’une tombe symbolique, commémorant « les morts sans sépulture ». Ils scandaient : « Libérez tous les étudiants emprisonnés ».
A la faculté Amir Kabir, ils ont commémoré les tués du soulèvement par des slogans comme « Mon frère martyr, nous continuerons ton chemin ». Les étudiants d’Amir Kabir ont défilé sur le campus et ont chanté des hymnes de solidarité. Ils scandaient aussi : « les étudiants préfèrent la mort à l’humiliation », « la pauvreté, la corruption, les prix élevés et les étudiants emprisonnés » et « une nation unie ne sera jamais vaincue ».
Pour empêcher les cérémonies de la Journée des étudiants et les protestations, le régime des mollahs avait déployé un grand nombre de forces de sécurité devant la faculté de Téhéran et ses rues environnantes.
A Babol, la faculté industrielle Nochirvani a déclaré deux jours de cérémonies pour observer la Journée des étudiants.
De leur côté, les étudiants de la faculté Chamran à Ahwaz, ceux de la faculté des sciences médicales de Tabriz ont également tenu des cérémonies le 7 décembre.
Les filles ont participé activement à toutes ces cérémonies et rassemblements de protestation.
Dans un autre acte de protestation, des étudiants d’Ispahan, de la faculté Azad de Najafabad et de la faculté des sciences appliquées de Machad ont publié une déclaration commune le 7 décembre.
Ils ont notamment déclaré dans leur texte :
« Tout en réitérant notre demande de libération de tous les étudiants arrêtés et détenus lors des manifestations de la mi-novembre, nous déclarons explicitement :
- Nous sommes insatisfaits des conditions politiques, économiques et sociales misérables que le régime a imposées à la population.
- Nous condamnons les assassinats, la répression, l’emprisonnement, les arrestations, la torture et l’extorsion d’aveux aux manifestants lors des manifestations du mois de novembre, du gouvernement et de ses organes de répression.
- Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de tous ceux qui ont été arrêtés lors des manifestations de novembre, ou qui ont été arrêtés et condamnés lors des périodes précédentes.
Nous déclarons que par notre présence organisée, étendue et radicale, nous allons devenir la meilleure force politique dans les universités. Nous déclarons notre solidarité avec les mouvements de femmes, les travailleurs et les luttes en cours dans la société. »