CNRI Femmes – Les médecins et les infirmières qui continuent de soigner les malades dans les hôpitaux et les centres médicaux en Iran, risquent de contracter le coronavirus en l’absence d’équipements de protection adéquats.
Même avant l’épidémie de coronavirus, l’Iran était bien en dessous des normes internationales avec une grave pénurie de médecins, d’infirmières et de personnel soignant. Ainsi, alors que l’épidémie s’est propagée dans tout le pays, les médecins et les infirmières d’Iran ainsi que le reste du personnel médical sont sous une pression extraordinaire.
Décrivant la situation critique du personnel soignant, une infirmière travaillant à l’hôpital de Qazvine a déclaré : « Le personnel médical est épuisé … Une de nos collègues a été testée positive hier. Nous tombons malades les uns après les autres et nous devons abandonner notre poste, laissant le fardeau du travail aux autres. Il se peut que nous ayons à nouveau un pic très sévère. C’est grave. Tous les lits sont pleins depuis le jour où je suis arrivée ici ; je veux dire qu’il n’y a jamais eu de lits vacant. »
Une infirmière qui travaille à l’hôpital Imam Reza à Machad a déclaré : « Je n’ai pas vu mes enfants depuis 23 jours. Vous devriez avoir de l’empathie pour nous. » (Agence ROKNA – 22 mars 2020)
La Dr. Mojgan Abbasslou de l’hôpital des sciences médicales de Qazvine a déclaré : « Je n’ai dormi que trois heures en 24 heures. Le service des urgences de l’hôpital est saturé de malades. Avec mes collègues, nous avons le visage meurtris par le port du masque pendant de longues heures. »
La Dr Abbasslou a publié une photo d’elle-même sur sa page personnelle Instagram.
Une autre infirmière, Mme Daneshvar, est maintenant hospitalisée dans le service des soins intensifs de l’hôpital Valiasr à Zanjan après un mois de travail acharné pour soigner les patients atteints de coronavirus. Elle a été elle-même infectée et son seul souhait est de revoir ses jumeaux.
Les médecins et les infirmières traversent la période la plus difficile de leur carrière. Beaucoup d’entre eux sont incapables de changer leurs blouses de protection, en raison de leur rareté et de leur mauvaise qualité. Ils doivent donc continuer à travailler pendant de longues heures sans pouvoir manger ni boire, ni même aller aux toilettes, car ils doivent pour cela enlever leur blouse.
Des sources médicales de la province de Guilan ont déclaré le vendredi 27 mars 2020 que deux infirmières d’Astara sont mortes du coronavirus.
Un des membres du personnel de l’hôpital Baqiyatollah de Téhéran a déclaré qu’environ 20 à 30 personnes meurent chaque jour du coronavirus.
Selon les statistiques de la Résistance iranienne, au samedi 28 mars 2020, le nombre de décès en Iran dus aux coronavirus a dépassé les 13 000 dans 231 villes.
Les pharmacies étant vides, les marchés noirs prospèrent
Le directeur d’une pharmacie a déclaré : « Nous n’avons plus de masques depuis deux semaines. Je me contente de me lever le matin et de faire un signe de tête à chaque client. Ils me regardent dans les yeux et me disent : “Vous aussi, vous n’avez plus de produits, n’est-ce pas ?” Ils ne demandent plus rien quand je confirme et ils quittent la pharmacie. »
Le directeur poursuit : « La pauvreté est une face de la médaille. L’autre face est le sentiment qu’ont les gens d’être abandonné – un sentiment d’impuissance. Les gens viennent à la pharmacie et vous supplient de leur donner un masque. C’est la solitude. Ils sont sortis dans la rue tout seuls. »
Il a poursuivi en disant : « Une fois j’ai acheté de l’alcool et j’ai remarqué que c’était du méthanol – un alcool toxique – au lieu d’un alcool médicinal. Nous en avons acheté une fois et nous l’avons rendu. Tout est accessible au marché noir (mais à des prix élevés que les gens n’ont pas le pouvoir d’acheter). » (Extraits d’un clip vidéo du Los Angeles Times, 27 mars 2020)
Dans un pays comme l’Iran, où le gouvernement contrôle tous les médias et où les journalistes sont soumis à des restrictions, beaucoup de choses restent floues sur l’épidémie de coronavirus.