Familles et témoins demandent justice pour les victimes du massacre de 1988
Discours de Mehri Omrani, Behnaz Attarzadeh et Mère Hamdam.
CNRI Femmes – D’aciens prisonniers politiques, des familles et des témoins demandant justice pour le massacre de 1988 en Iran ont prononcé des discours lors d’un rassemblement près du tribunal de Stockholm où Hamid Noury, l’un des auteurs du massacre de 1988, est jugé. Voici des extraits de certains discours du 12 août 2021.
L’ancienne prisonnière politique Mehri Omrani
Mme Mehri Omrani a été prisonnière politique des années 1980. Elle est l’un des témoins qui demandent justice pour le massacre de 1988. Dans son discours lors d’un rassemblement à Stockholm le 12 août 2021, elle a déclaré : « Les efforts de la Résistance iranienne et les milliers d’heures de travail de l’OMPI/MEK ont finalement vaincu le ministère du Renseignement des mollahs. L’OMPI a envoyé une liste de noms d’anciens prisonniers politiques et de témoins du massacre à la justice suédoise et aux autorités internationales des droits humains. Grâce à ces efforts, 22 des témoins des crimes de Hamid Noury et des parents proches de victimes ont porté plainte contre lui. Le cas de ce bourreau regorge de témoignages choquants rassemblés par l’OMPI.
“J’ai été emprisonnée pendant huit ans de 1983 à 1991 dans les prisons d’Evine à Téhéran et de Vakilabad à Machad pour avoir soutenu l’OMPI, les Moudjahidine du peuple d’Iran. Je suis l’un des témoins et l’une des survivantes du massacre de 1988. A Vakilabad, j’ai été témoin du massacre de nombreuses prisonnières, dont ma courageuse compagne de cellule et amie. J’ai également vu que Chirine Eslami, qui avait deux filles, a été pendue à l’âge de 50 ans.
“Nous exhortons les gouvernements occidentaux, les Nations unies et le Conseil de sécurité de l’ONU à se tenir aux côtés du peuple iranien en cette sombre période d’oppression, de faim et de soif. Nous les exhortons à poursuivre la condamnation de Hamid Noury en faisant traduire en justice Khamenei. Nous demandons que son régime sanguinaire soit exclu de la communauté internationale. Le peuple iranien exige que tous les bourreaux du régime soient jugés.”
Behnaz Attarzadeh, en quête de justice pour les victimes du massacre de 1988
Behnaz Attarzadeh est la sœur de deux victimes du génocide de 1988 en Iran. S’adressant au rassemblement de manifestants, elle a déclaré : “Je suis la sœur de deux prisonniers de l’OMPI massacrés en 1988, Mohsen et Behrouz Attarzadeh. Behrouz n’avait que 16 ans lorsqu’il a été arrêté. Il a été emprisonné pendant sept ans dans les prisons d’Evine et de Qezel Hessar sans recevoir de verdict. Il a finalement été pendu au cours de l’été 1988 avec 30 000 autres prisonniers de l’OMPI.
“Mohsen était emprisonné à la prison de Vakilabad à Machad. Il avait reçu une peine de 10 ans. Il avait purgé trois ans de sa peine lorsqu’il a été pendu avec d’autres prisonniers de l’OMPI au cours de l’été 1988.
“En 1988-1989, ma mère a apporté les photos des deux victimes à Reynaldo Galindo Pohl, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran. Elle a dit : “Cela fait un an que mes deux fils ont disparu, et nous demandons instamment une enquête à ce sujet”. Ma mère a dit qu’elle n’était pas la seule, et qu’il y avait d’autres mères. Elles voulaient voir Galindo Pohl, mais elles ont été arrêtées par le régime criminel pour couvrir ce crime. Une famille qui réclamait justice a demandé à un jeune homme qui passait par là de traduire leur lettre en anglais. La famille et le jeune homme ont été arrêtés”.
La mère qui n’a jamais reçu le corps de son fils
Mère Hamdam était une autre intervenante au rassemblement à Stockholm le 12 août 2021. Elle a déclaré au rassemblement : “Je suis la mère de Sassan Saïdpour, qui a été arrêté le 21 octobre 1981. Le régime a annoncé qu’il avait été tué lors d’un affrontement dans la rue. Je l’ai cherché partout pour recevoir son corps, mais en vain. Après trois mois, nous avons découvert qu’il avait été régulièrement torturé et qu’il avait peut-être été tué sous la torture. Je n’ai rien de lui. Ils ne nous ont pas donné ses dernières volontés. Je n’ai qu’un seul poème de lui que les prisonniers ont transmis de bouche à oreille.”