Discours de Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, au Sommet mondial pour un Iran libre 2023, 1er jour
La révolution en Iran : le destin frappe à la porte
Le Sommet mondial pour un Iran libre s’est ouvert samedi 1er juillet au siège du Conseil national de la Résistance iranienne à Auvers-sur-Oise, au nord de Paris.
Plus de 500 parlementaires, anciens présidents, premiers ministres, ministres et responsables gouvernementaux des États-Unis, d’Europe, d’Australie et du Moyen-Orient ont assisté au sommet, et certains ont pris la parole.
L’oratrice principale était la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, qui a promis de poursuivre la lutte jusqu’au renversement du régime clérical et l’instauration d’une république démocratique et libre en Iran.
Voici des extraits des propos qu’elle a tenus lors de ce rassemblement important :
Le destin qui frappe à notre porte
L’instant décisif pour notre pays, notre mouvement et notre révolution est arrivé. Une occasion s’est présentée, rare dans l’histoire des nations : soit la tyrannie religieuse et le régime du guide suprême se maintiennent, soit nous renversons les mollahs avec une révolution pour établir une république et la démocratie avec la séparation de la religion et de l’Etat, et voir notre peuple et notre pays libérés. C’est le destin qui frappe à notre porte ; que choisissons-nous ?
Oui, la réponse c’est la révolution. Mais cela a un prix. Notre résistance a payé le prix le plus élevé de l’histoire de l’Iran sur la plus longue période et dans les conditions les plus ardues.
C’est donc la question cruciale de notre époque qui se pose : l’ère des ténèbres et du néant va-t-elle se prolonger ? La nuit va-t-elle continuer à engloutir notre pays ?
Non, absolument pas ! Nous voyons de plus en plus clairement poindre à l’horizon l’aurore joyeuse de la délivrance. Nous contemplons le cap glorieux de la liberté devenir de plus en plus accessible. Alors, chanteurs de l’aube, il ne reste plus qu’un pas, qu’un saut, qu’un élan. Levons-nous !
Le crépuscule du fascisme religieux est sur le point de sombrer
Politiquement et historiquement, à l’image de la dictature du chah, la dictature religieuse est au bord du gouffre. Vous n’avez pu maintenir celle du chah et même avec des béquilles ou des coups de matraque sur la Résistance iranienne, vous ne pourrez pas maintenir debout celle des mollahs.
Nous disons qu’avec ou sans l’accord nucléaire, le crépuscule du fascisme religieux est sur le point de sombrer.
Que craint Khamenei ? Pourquoi supplie-t-il tous les gouvernements du monde de faire pression sur la Résistance iranienne?
Parce qu’il entend les pas des bataillons du soulèvement et des forces de la révolution démocratique.
Parce que la détermination de notre peuple à instaurer une société juste est plus grande que sa peur de la répression.
Parce que les nouveaux soulèvements sont devenus plus forts et plus dynamiques après chaque répression.
Parce qu’en première ligne de ce soulèvement se battent des femmes courageuses, qui reprennent le flambeau des générations de résistantes qui ont été torturées et exécutées par milliers dans la lutte contre le régime monstrueux de Khomeiny.
Khamenei et ses forces répressives ont-ils hésité à recourir à quoi que ce soit pour stopper le soulèvement ? Non, ils n’ont rien épargné!
Mais pourtant ils n’ont pas pu et ne peuvent pas éliminer les soulèvements qui sont les produits des conditions objectives sur le terrain.
L’esprit du temps
Mais laissez-moi vous dire ce qui jaillit de l’esprit du temps :
Il est possible que la complaisance avec le régime des mollahs fasse couler plus de sang de notre peuple et de notre résistance, qu’elle fasse s’allonger la liste des exécutions, qu’elle remplisse davantage les prisons de braves insurgés, mais il lui sera impossible de sauver Khamenei du renversement.
Il est impossible de ramener ce régime coincé dans une impasse à son équilibre précédent et d’éteindre le volcan du soulèvement.
Il me faut le répéter : nous ne voulons pas et n’avons jamais demandé aux gouvernements du monde d’aider notre peuple et notre résistance à renverser le régime. Nous leur disons plutôt de cesser d’aider les mollahs.
Nous leur disons de prendre exemple sur le peuple américain et sur les nations européennes qui manifestent leur solidarité avec le soulèvement iranien.
Regardez la résolution de la majorité des représentants élus du peuple américain ! Regardez les déclarations de 3600 parlementaires de 61 chambres législatives de 40 pays, notamment la majorité des membres de 29 assemblées nationales. Ils rejettent aussi bien le fascisme du chah que le fascisme religieux et soutiennent le programme en dix points de cette résistance ainsi que l’aspiration du peuple iranien pour une république démocratique et un Iran non nucléaire. Saluons ces parlementaires !
![Révolution iranienne : Le destin frappe à la porte](https://women.ncr-iran.org/fr/wp-content/uploads/2023/07/Maryam-Rajavi-in-the-Free-Iran-World-Summit-2023-2-min.jpg)
Quel est donc le crime de cette résistance ?
Quel est donc le crime de cette résistance ? Son plus grand crime est de ne pas perdre un seul jour ni une seule heure pour renverser ce régime. Elle ne cesse de chercher à organiser la résistance et le soulèvement.
Avec des membres dévoués qui ont renoncé à une vie de famille, qui sont aux prises avec la culture de la suprématie du genre et de l’égo, tout en s’opposant au « moi d’abord », et qui ont fait le serment de ne vivre et de ne respirer que pour le soulèvement, pour la révolution et pour la liberté.
La Résistance considère la femme iranienne digne de choisir librement et d’avoir une participation active et égale à la direction de la société. Sa devise est : non au voile obligatoire, non à la religion obligatoire et non au gouvernement obligatoire.
Elle veut l’autonomie des composantes ethniques opprimées de l’Iran, du Kurdistan au Baloutchistan et du peuple turkmène aux compatriotes arabes. Tous ceux qui disent à travers le pays : « je donne ma vie pour l’Iran ».
La Résistance s’est levée pour mettre fin au chômage et à la pauvreté de millions de travailleurs iraniens.
Oui, notre résistance s’est levée pour mettre fin au sans-abrisme d’un tiers de la population du pays et à la misère de 80 % d’Iraniens qui vivent sous le seuil de pauvreté.
S’il s’agit là de crimes du point de vue de la charia des mollahs, des despotes et des colonialistes, alors oui, nous revendiquons ces crimes et nous en sommes fiers.
Mais ce que nous n’accepterons jamais, c’est d’échanger l’indépendance du mouvement de résistance et l’indépendance de la terre d’Iran contre les plus grandes richesses du monde, nous n’abandonnerons jamais les principes et les valeurs humaines, de combat et des idéaux pour accéder au pouvoir.
Nous ne tolérerons pas d’être souillés ne serait-ce que par une poussière du chah et des mollahs et leurs devises tyranniques, et nous n’avons le regard tourné vers aucune puissance pour libérer l’Iran.
Mais désormais, dans l’Iran plongé dans les ténèbres par Khomeiny, il y en a qui toute l’année mettent le feu à la nuit, d’une rue à l’autre et d’une ville à l’autre, et font des centres d’oppression, de pillage et de démagogie des cibles de la colère populaire. Cette aube de l’espoir, cet appel vivant à la révolution et à la liberté, portent aujourd’hui le nom d’unités de résistance.
Nous parviendrons à libérer l’Iran grâce à un dévouement sans faille
On nous demande, à nous et notre peuple, comment ce monstre sanguinaire sera renversé. Nous leur disons avec une résistance maximale, avec une bataille cent fois plus forte, avec les unités de résistance, avec le soulèvement et avec l’armée de la liberté.
Mais comment arriverons-nous à cette destination ?
Avec un labeur et une lutte de tous les instants, sans répit, en essayant tous les chemins, en allumant chaque étincelle humaine, en faisant fleurir chaque bourgeon de résistance, en éveillant chaque conscience endormie et en résistant tellement, en luttant et en luttant jusqu’à ce que les chaînes se brisent, jusqu’à ce que cette voie s’ouvre et jusqu’à ce que ce mur s’effondre.
Oui, on le peut et il le faut.
Vive le peuple iranien !
Vive la liberté !
La révolution démocratique du peuple iranien vaincra !