Zeinab Jalalian détenue depuis 530 jours au secret, sous la torture, en Iran
CNRI Femmes – Zeinab Jalalian est détenue au secret depuis 530 jours et subit des tortures physiques et mentales en Iran. Sa famille est gravement préoccupée par son état et sa santé.
530 jours se sont écoulés depuis le dernier contact de Zeinab Jalalian avec sa famille, a annoncé une source informée le 12 janvier 2022.
Sa famille et ses amis sont extrêmement préoccupés par sa situation, tenant le régime responsable de sa santé.
Elle a été privée d’appeler sa famille malgré son état physique et mental. Elle est détenue au secret depuis 530 jours, et aucune information n’est disponible à son sujet.
Les autorités pénitentiaires ont déclaré que rien ne changerait pour elle tant qu’elle n’exprimerait pas de remords dans une interview télévisée.
Zeinab Jalalian n’a eu aucun contact avec sa famille depuis la mort de son frère aîné, même lorsqu’elle était détenue à la prison de Khoy. Les autorités pénitentiaires ont seulement informé sa famille qu’elle était en vie.
La commission des femmes du CNRI appelle le rapporteur spécial des Nations unies sur la violence à l’égard des femmes et le rapporteur spécial sur les violations des droits de l’homme en Iran à prendre des mesures immédiates pour sauver la vie des prisonnières politiques.
![Zeinab Jalalian condamnée à perpétuité, détenue 530 jours au secret](https://women.ncr-iran.org/fr/wp-content/uploads/2022/01/Zeinab-Jalalian-Zeynab-Jalalian2-min.jpg)
Zeinab Jalalian condamnée à perpétuité, détenue 530 jours au secret
Zeinab Jalalian, 38 ans, a été condamnée à mort en 2009 sur l’accusation de Moharebeh ou guerre contre Dieu pour “appartenance à PEJAK”, un groupe politique. Le verdict a été commué en prison à vie en 2011.
Mme Jalalian est en prison sans aucune permission de sortie depuis 2007, date à laquelle elle a été arrêtée à Kermanchah.
Elle souffre de diverses maladies, notamment d’asthme, de ptérygion, d’un muguet buccal et de complications gastro-intestinales.
Le ministère des Renseignements l’a privée de traitement médical pour la torturer. Elle subit actuellement diverses formes de pression psychologique et est privée de ses droits en tant que prisonnière, pour la forcer à exprimer des remords et à collaborer avec les services de Renseignement. Les agents avaient également fait pression sur elle pour qu’elle coopère avec eux alors qu’elle se trouvait dans la prison de Qarchak.
Des forces de sécurité s’étaient présentées à la prison de Khoy le 28 avril 2020 et l’avaient emmenée sans en donner la raison. Le 2 mai, il est apparu qu’elle avait été emmenée dans plusieurs prisons et finalement à la prison de Qarchak.
Mme Jalalian a contracté le COVID-19 pendant son incarcération à la prison de Qarchak. Bien que souffrant d’asthme, elle a été abandonnée sans traitement médical.
Mme Jalalian a entamé une grève de la faim le 20 juin 2020, exigeant de retourner à la prison de Khoy et de recevoir un traitement médical. Néanmoins, elle a été brutalisée et transférée à la prison de Kerman le 25 juin 2020.
Elle a été enfermée dans une cellule d’isolement pendant trois mois à la prison centrale de Kerman sous un statut indécis. Après de nombreuses persécutions, elle a été transférée à la prison de Kermanchah le 24 septembre 2020.
La prisonnière politique kurde Zeinab Jalalian a été brusquement transférée de la prison de Kermanchah à la prison de Yazd le 9 novembre 2020. Les agents de sécurité n’ont fourni aucune explication. C’était la quatrième fois en six mois que Zeinab Jalalian était déplacée d’une prison à l’autre, à des centaines de kilomètres les unes des autres.
Elle est détenue au secret depuis 530 jours, et aucune information n’est disponible.
Amnesty International a signalé que des agents de renseignement torturent la Kurde iranienne Zeynab Jalalian en la privant délibérément de soins médicaux afin de la contraindre à des “aveux” enregistrés. Ce refus intentionnel de soins de santé lui cause des souffrances aiguës, d’autant plus qu’elle a de graves problèmes de santé, notamment de difficultés respiratoires post-Covid-19.
Auparavant, Amnesty International avait indiqué que ” les autorités iraniennes jouent impitoyablement avec la vie des prisonniers d’opinion et autres prisonniers politiques en leur refusant des soins médicaux adéquats, ce qui leur fait courir un grave risque de décès, d’invalidité permanente ou d’autres atteintes irréversibles à leur santé. Refuser des soins médicaux aux prisonniers politiques est cruel et totalement indéfendable. L’accès des prisonniers aux soins médicaux est un droit consacré par le droit international et iranien. Lorsque le fait de priver un prisonnier de soins médicaux provoque une douleur ou une souffrance aiguë et que cela est fait intentionnellement à des fins de punition, d’intimidation ou pour lui extorquer des “aveux” forcés, cela constitue une torture.”