Les sports féminins en Iran, comme les championnats de football et de volley-ball féminins, ne reçoivent aucun soutien de la part du gouvernement.
Ces derniers temps, les autorités et les médias sociaux ont fait état de diverses nouvelles sur le manque d’attention accordée aux sports féminins en Iran, le manque de budget et divers autres problèmes auxquels les sportives iraniennes font face.
Championnat de football féminin iranien
Simultanément à la Coupe du Monde Féminine de Football en France, le sixième championnat de football féminin s’est tenu en Iran. C’est l’équipe de football féminin de la ville de Bam, dans la province de Kerman, dans le sud de l’Iran, qui a remporté la coupe. Le championnat de football féminin a dû faire face à de nombreuses restrictions, tant dans le domaine financier que dans le transport des joueurs.
Marzieh Jaafari, la coach en chef de l’équipe de football de Bam, a déclaré à ce sujet : “Il y a beaucoup de problèmes. Nous devons toujours voyager en bus et parfois, nous devons être dans le bus pendant 2000 km.”
En ce qui concerne la discrimination contre les femmes dans le sport en Iran, elle a déclaré : “De nombreux pays traitent différemment le football féminin et le football masculin ; bien sûr, il y a des pays qui ne le font pas. Mais la situation en Iran est bien différente. Le contrat d’un joueur moyen d’un championnat masculin en Iran est l’équivalent du budget de toute la saison du championnat de football féminin… Notre gros problème est que nous n’avons pas de publicité locale ni d’émission en direct.” (Site Gozarnews.ir, 30 juin 2019)
L’interdiction actuelle de toute forme de diffusion de matches féminins, de prise de photos et de reportage est décourageante pour les sponsors privés.
Auparavant, Shahnaz Yari, qui entrainait l’équipe féminine de futsal Sepidroud de Téhéran, avait souligné dans une interview que “les sponsors souhaitent être vus, sinon ils ne dépenseront pas d’argent. C’est l’un des problèmes essentiels qui ont rendu la vie difficile au futsal féminin.” (Agence publique ISNA – 8 août 2018)
Quatorze équipes étaient censées participer à la ligue de football de 2018, mais faute de soutien financier, seules 11 équipes ont participé.
Lundi 1er juillet 2019, la photo de la gardienne de but de l’équipe féminine de football de Malavan à Bandar Anzali a suscité une controverse dans les médias et les réseaux sociaux. Samira Rostami avait été photographiée portant des gants en lambeaux avec un grand trou dans la paume. Elle a dit : “Beaucoup de joueuses connaissent des situations similaires mais ne disent rien… Je ne voulais pas parler des nombreux problèmes existants, y compris de mes gants usés. (Agence IRNA – 1er juillet 2019)
A noter que la Coupe du Monde Féminine de la FIFA en France n’a pas eu de couverture télévisée en Iran et que les fans de football ont dû suivre les matches sur des réseaux étrangers.
Championnat de Volleyball féminin en Iran
Le manque de sponsors est l’une des principales raisons pour lesquelles le championnat de volley-ball féminin est dans un état si déplorable que certaines joueuses parlent de “mort progressive”.
Le nombre limité de clubs, le manque de sponsors et l’interdiction de la couverture médiatique des tournois sont parmi les obstacles les plus sérieux dans ce domaine. Le manque de dynamisme de la ligue de volley-ball a nui à l’équipe nationale féminine de volley-ball et entravé sa participation aux tournois internationaux.
Dans une interview accordée à l’agence IRNA, Shokoufeh Safari, membre de l’équipe nationale de volley-ball, a déclaré : “La principale faiblesse du volley-ball féminin est que nous n’avons pas une bonne dynamique. Les clubs de volley-ball ne paient pas les frais d’inscription des joueuses et cela a découragé les athlètes de continuer à participer à la ligue. Et ces problèmes s’accumulent d’année en année. Dans ce championnat de volley-ball, les premier et deuxième champions n’ont pas pu participer à la Coupe des clubs asiatiques en raison de difficultés financières.”
Mahsa Salari a également déclaré à l’IRNA : “Malheureusement, nous n’avons pas un bon championnat. Seules cinq équipes jouent dans le championnat et la compétition se passent toujours entre deux équipes, ce qui n’est pas bon. Par conséquent, cette ligue n’aide même pas d’1% l’équipe nationale.”
Matin Zebardast, vice-président de la Fédération de Volleyball, a également déclaré à l’IRNA : ” La raison du manque de dynamisme du championnat est le petit nombre d’équipes qui y jouent. Par conséquent, le nombre d’heures de jeu et d’entraînement des équipes ou de participation aux matchs diminue. Par conséquent, la qualité de leur jeu diminue aussi.” (IRNA – 15 juin 2019)
Ces restrictions existent également dans d’autres domaines. Du cyclisme à l’interdiction de l’entrée des femmes dans les stades pour assister à des matches de football, en passant par le blocage à l’entrée des stades des femmes journalistes en vue de préparer des reportages, comme ce qui s’est passé le 26 juin 2019, lors des matches de lutte qui se sont tenus dans la salle du stade Azadi pour 12 000 personnes.
Malgré tant de restrictions, cependant, les sportives iraniennes ont démontré leur valeur à de nombreuses reprises sur la scène internationale, remportant souvent des médailles et des championnats. Face à tant de pressions pour les renvoyer chez elles et les exclure de la société, les sportives motivées en Iran travaillent dur pour ne rien céder de leurs droits dans ce domaine, qui est vraiment admirable et mérite le soutien de toutes et de tous.