CNRI Femmes – Narguesse Mohammadi a reçu “des menaces de mort et des menaces sexuelles” à la prison de Zanjan en Iran, tandis que la vie des prisonnières politiques est en danger car le coronavirus se répand rapidement dans tout le pays et dans toutes les prisons.
Mme Ozra Bazargan, mère de la prisonnière politique et militante des droits humains Narguesse Mohammadi, a écrit ceci dans une lettre adressée au chef du pouvoir judiciaire iranien, Ebrahim Raissi.
Mme Bazargan a expliqué que la personne qui a menacé sa fille est une détenue condamnée pour deux meurtres, un vol et un trafic de drogue, et que les autorités carcérales sont au courant des menaces proférées.
Notant que sa fille souffre de problèmes gastro-intestinaux et pulmonaires, Mme Bazargan a déclaré que “quoi qu’il lui arrive” à la prison de Zanjan, le pouvoir judiciaire devra en rendre compte.
L’hygiène est loin d’être conforme aux normes internationales dans la prison de Zanjan. Les autorités carcérales ont refusé d’acheter des désinfectants même lorsque Narguesse Mohammadi a proposé de les payer.
Narguesse Mohammadi a été transférée de force à la prison de Zanjan en décembre 2019 après avoir été brutalisée par le directeur de la prison d’Evine et des gardiens.
Par ailleurs, les prisonniers politiques sont exclus de la nouvelle directive judiciaire qui accorde une permission de sortie aux prisonniers en raison de l’épidémie de coronavirus. Certaines familles de prisonniers politiques kurdes ont rapporté que le parquet et les services de renseignements de différentes villes du Kurdistan ont rejeté leur demande de laisser leurs proches sortir de prison pendant l’épidémie.
La vie de certaines prisonnières politiques qui souffrent de graves complications cardiaques et gastro-intestinales est particulièrement menacée, car elles ont été privées de traitement médical, même après l’apparition du coronavirus.
Les familles s’efforcent d’obtenir des autorités qu’elles accordent des permissions de sortie à leurs proches, mais leurs efforts n’ont abouti à rien. Et ce, malgré les recommandations formelles des médecins pénitentiaires d’envoyer ces prisonnières en congé médical en raison des ressources limitées des centres de détention qui mettent leur vie en danger. Parmi elles, on peut citer Zeinab Jalalian, condamnée à la prison à vie, est incarcérée à la prison de Khoy, dans la province d’Azerbaïdjan occidental. Elle souffre de diverses maladies comme de violentes migraines et une aggravation de sa maladie oculaire appelée ptérygion.
La prisonnière politique Parvine Adva’i, détenue à la prison de Sanandaj (Centre de réhabilitation), souffre également d’un dysfonctionnement de la thyroïde.