CNRI Femmes – La condamnation à 55 ans de prison trois militantes des droits des femmes en Iran a suscité un véritable tollé dans la communauté internationale. Le tribunal révolutionnaire de Téhéran a informé Yasaman Aryani, Monireh Arabshahi et Mojgan Keshavarz de leur condamnation en l’absence de leurs avocats le mercredi 31 juillet 2019.
Le 16 août 2019, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a publié un communiqué condamnant la peine de 55 ans de prison prononcée contre ces trois militantes des droits des femmes en Iran, déclarant : « Les experts des droits humains de l’ONU ont condamné les longues peines de prison infliges à trois Iraniennes détenues arbitrairement pour avoir protesté publiquement contre le port obligatoire du voile. »
Les experts de l’ONU sont M. Javaid Rehman (Pakistan), Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran ; Mme Dubravka Šimonović (Croatie), Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et conséquences ; M. Michel Forst (France), Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme ; Mme Meskerem Geset Techane (Éthiopie), Présidente du Groupe de travail sur la discrimination contre les femmes et les filles ; M. David Kaye (États-Unis), Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression ; M. Ahmed Shaheed (Maldives), Rapporteur spécial sur la liberté de religion et de conviction.
Dans leur communiqué, ils ont déclaré : « Nous sommes alarmés de constater que les arrestations et les longues peines imposées à ces femmes sont directement liées à l’exercice pacifique de leurs droits à la liberté d’expression et de réunion dans la recherche de l’égalité des sexes en Iran. »
Les experts ont ajouté : « Nous demandons aux autorités iraniennes d’annuler ces condamnations et de libérer immédiatement tous les défenseurs des droits humains détenus arbitrairement pour leur travail de défense des droits des femmes, et d’assurer le plein respect des droits des femmes à la liberté d’opinion et d’expression, de réunion pacifique et de non-discrimination. »
Le département d’État des États-Unis a également condamné les « lourdes peines de prison » infligées aux trois militantes des droits des femmes actuellement détenues à la prison d’Evine de Téhéran.
Le porte-parole du département d’État, Morgan Ortagus, a écrit dans un tweet le 14 août 2019 : « Nous condamnons le régime iranien pour avoir condamné Yasaman Aryani, Monireh Arabshahi et Mojgan Keshavarz à 55 ans de prison pour avoir protesté contre les lois du hijab obligatoire tout en distribuant des roses. »
Bärbel Kofler, commissaire allemand à la politique des droits de l’homme et à l’aide humanitaire au ministère fédéral des Affaires étrangères, a également fait le communiqué suivant le 12 août 2019 : « Je suis consterné par les longues peines de prison infligées aux trois militantes des droits des femmes Mojgan Keshavarz, Yasaman Aryani et Monireh Arabshahi. Elles ont fait campagne pacifiquement et avec un grand dévouement pour les droits des femmes en Iran. Elles ont protesté contre le port obligatoire du foulard et ont distribué des fleurs !
« Je demande la libération immédiate de ces femmes et de toutes les autres militantes des droits des femmes détenues et j’appelle le gouvernement iranien à honorer les obligations qu’il s’est engagé à respecter en matière de droits humains et civils. »
La commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne a publié un communiqué dans lequel elle condamne fermement les condamnations barbares prononcées par le pouvoir judiciaire du régime des mollahs à l’encontre des trois militantes des droits des femmes et exhorte toutes les organisations internationales défendant les droits des femmes, les droits fondamentaux et la liberté d’expression à condamner ces peines et à prendre des mesures contraignantes à l’encontre de ce régime religieux et misogyne.