CNRI Femmes – Les familles des prisonniers politiques et les Mères du Parc Laleh ont protesté contre le refus de l’appareil judiciaire en Iran d’accorder des permissions de sorties à leurs proches et de les libérer dans le contexte de l’épidémie de coronavirus.
Maliheh Shourcheh, la mère de l’avocate et prisonnière politique Soheila Hijab, a écrit aux autorités pour exprimer son inquiétude sur la santé des prisonniers politiques et demander leur libération à tous. Dans sa lettre datée du 8 avril 2020, Mme Shourcheh a mentionné spécifiquement les noms des prisonnières politiques de la prison d’Evine et a réclamé leur libération immédiate.
Dans une lettre datée du 3 avril 2020, les Mères de Laleh Park ont mis en garde contre une hécatombe parmi les prisonniers en raison de l’attitude des officiels du judiciaire et de la sécurité. Ces derniers, écrivent-elles, « ont délibérément l’intention de tuer les prisonniers politiques et leurs familles. La magistrature non seulement met en danger les détenus et leurs proches ainsi que son propre personnel, mais elle refuse également de stopper les arrestations, les convocations et les procès… L’application de lourdes peines se poursuit sans vergogne et de manière successive. »
Les Mères du Parc Laleh ont appelé l’Organisation mondiale de la santé et toutes les institutions internationales à faire pression sur le régime des mollahs pour l’obliger à libérer les prisonniers.
La lettre des Mères du parc Laleh indique également que les enfants de l’avocate des droits humains Nasrin Sotoudeh ont été autorisés à lui rendre visite au bout de 35 jours. Selon elles, le hall de visite surpeuplé est une source de contamination au coronavirus.
Par ailleurs, le frère de la prisonnière politique Narguesse Mohammadi, éloignée à la prison de Zanjan (à 300 km de Téhéran), a protesté dans une lettre contre le refus de libérer les prisonniers et a demandé la suppression de la condition d’une peine de moins de 5 ans pour l’octroi de congés aux détenus et de prêter attention à leur âge et à leur état de santé. Dans cette lettre, il a également fait état du suicide d’une détenue dans le quartier des femmes de la prison de Zanjan pour protester contre la discrimination dans la libération des prisonniers.