CNRI Femmes – Le 2 mai 2020, Atena Daemi a refusé de comparaître en justice. La prisonnière politique, militante des droits de l’enfant protestait contre une convocation verbale et une affaire en cours contre elle.
Selon la prisonnière de 32 ans, elle a refusé de se comparaitre en justice pour plusieurs raisons : la propagation du coronavirus dans le pays, son manque d’accès à un avocat et le temps insuffisant entre la réception de la notification officielle et la date du procès.
Atena avait déjà refusé de comparaître en justice le 11 mars 2020 et le 18 avril 2020 pour des raisons similaires.
La prisonnière politique a été privée de visites. Cependant, l’interdiction de visite, en vigueur depuis 2019, a été prononcée verbalement et n’a pas encore été présentée par écrit. Atena s’est vu refuser l’accès à un avocat pendant tout ce temps.
Selon une source proche de l’affaire, malgré leurs rencontres répétées avec Amine Vaziri, un juge assistant pour les prisonniers politiques, les avocats d’Atena n’ont pas pu la rencontrer.
L’audience sur les charges retenues contre Atena Daemi s’est tenue pour la première fois le 26 janvier 2020, dans la section 3 du parquet de la prison d’Evine à Téhéran.
Au cours d’une séance d’interrogatoire, la prisonnière politique a été insultée à plusieurs reprises par l’interrogateur, qui a menacé de la transférer dans une prison d’une ville éloignée.
L’enquêteur a expliqué les raisons des accusations portées contre Atena :
« Célébration pendant les heures de silence de la prison le 11 novembre 2019 durant le mois sacré de Moharram ; publier une déclaration contre la peine de mort le 8 octobre 2019 ; publier une déclaration avec 17 autres détenues sur les appels à la justice des mères emprisonnées le 8 novembre 2019 ; tenir un sit-in devant le bureau de la prison pendant plusieurs heures pour protester contre la privation de visites familiales et exiger d’en connaître la raison tout en étant soutenue par 21 autres détenues ; insulter les gardiens de prison et les accuser de la priver de visites familiales le 2 novembre 2019 ; et participer à un sit-in le 21 décembre 2019, avec 7 autres détenues. »
En décembre 2019, la prisonnière politique a été détenue pendant 15 jours dans le quartier 2A de la prison d’Evine, sous le contrôle du ministère du Renseignement.
Le transfert a eu lieu après un sit-in dans le quartier des femmes de la prison d’Evine, où les prisonnières ont commémoré les victimes le 40e jour après l’insurrection de novembre.