CNRI Femmes – En Iran, les femmes détenues qui purgent leur peine de prison pour des crimes ordinaires, travaillent dans les ateliers de la prison pour un maigre salaire, c’est-à-dire qu’elles font du travail forcé.
Certaines prisonnières sont responsables des frais de subsistance de leur famille et d’autres travaillent pour payer leur prix du sang et leurs amendes. Ces femmes ont besoin d’un salaire adéquat, mais comme les détenues ne sont pas soumises au droit du travail, les exigences en matière de salaire minimum et d’assurance sociale ne s’appliquent pas à elles. Les détenues qui travaillent en prison n’ont droit à aucun document légal pour leur travail.
Un membre du Conseil suprême du travail a déclaré que les travailleurs pénitentiaires ne sont pas couverts par la législation du travail et les assurances et ne sont pas supervisés par le ministère du Travail. (Agence ILNA – 26 décembre 2019)
En conséquence, les prisonnières reçoivent de maigres salaires, de 30 000 tomans (2,60 euros) par mois.
Les prisonnières qui travaillent dans les prisons de banlieues et de cantons sont moins bien payées que celles qui travaillent dans les grandes prisons et celles de la capitale. Une discrimination similaire s’applique aux femmes qui sont moins bien payées que les hommes. Les femmes qui travaillent n’ont pas le droit de protester contre leurs conditions de travail.
Les femmes détenues n’ont pas le droit de choisir leur emploi. Derrières les hauts murs de la prison et derrière les barreaux, leurs droits sont oubliés. Aucune loi ne régit la vie et le travail de ces femmes, dont certaines doivent rester en prison pendant de longues années.
En raison des mauvaises conditions dans les sections, la plupart de ces femmes sont prêtes à travailler pour ne pas y rester. Déjà privées de leurs droits sociaux, elles sont encore plus maltraitées en prison par le travail forcé.
Les ateliers sont situés dans les quartiers des femmes et les détenues n’ont pas besoin de quitter la prison pour aller travailler. Les emplois de prison disponibles pour les femmes comprennent la boulangerie, la cuisine, le nettoyage des légumes, la couture, le ménage, l’emballage du sucre et du café, et la manutention de la cargaison.
Les femmes de la boulangerie doivent se tenir du matin à l’après-midi près des fours chauds et faire cuire du pain pour seulement 30 000 tomans (2,60 euros) par mois. Pour faire la cuisine du matin jusqu’à environ 20 heures, elles peuvent gagner jusqu’à 200 000 tomans (15,60 euros) par mois.
Une femme prénommée Nessa, qui travaille à la prison de Sepidar à Ahwaz, a dit que son salaire n’était pas suffisant. Nessa vient du Khouzistan et est en prison depuis plus de 3 ans. Elle et son mari sont tous les deux en prison. Elle dépense son salaire pour payer le traitement de son petit-fils qui a un cancer. Elle a deux autres enfants hors de la prison qui attendent que leur mère soit libérée.
Elle travaille chez le tailleur de la prison de Sepidar depuis l’âge de 31 ans, tous les jours du matin jusqu’à 18 heures. Elle n’envoie à son petit garçon et à sa petite fille que 100 000 tomans (7,80 euros) par mois. Ils vivent chez leur grand-mère en l’absence de leurs parents.
Les femmes comme Nessa, qui doivent payer pour leurs enfants, que ce soit à l’extérieur de la prison ou, dans certains cas, à l’intérieur de la prison avec leurs enfants dans les quartiers publics, sont prêtes à faire n’importe quel travail.
Sepideh est une autre femme qui a été à la fois dans la prison de Qarchak et maintenant dans la prison de Sepidar. La situation des femmes détenues à Qarchak et à Sepidar sont similaires en termes d’emploi. « On se rend peu à peu compte que le travail dans la cuisine ne nécessite qu’une seule chose, des bras forts », a déclaré Sepideh. « On a mal après avoir utilisé un couteau pour éplucher des pommes de terre pendant quelques heures. »
Somayeh Shahbazi, qui a été pendue en décembre 2019, était l’une de ces travailleuses opprimées en prison. Somayeh voulait économiser son maigre salaire mensuel pour racheter sa vie en payant son prix du sang, mais elle a finalement été exécutée.
La dictature religieuse maintient de nombreuses condamnées dans le couloir de la mort pendant de nombreuses années. Certaines sont des mères de famille.
Partout dans le monde, les femmes, et surtout les mères, ne sont pas gardées en prison, mais reçoivent plutôt des peines alternatives parce qu’elles portent le fardeau d’élever leurs enfants. Mais les lois misogynes des mollahs ne reconnaissent aucun droit à ces prisonnières.
Au moins 104 femmes ont été exécutées à l’issue de procès inéquitables pendant le mandat de Rohani à la présidence des mollahs, et de nombreuses femmes sont toujours dans le couloir de la mort. Voici les noms d’un certain nombre de ces femmes qui se trouvent dans le couloir de la mort à la prison de Qarchak :
Shoghra Eftekhari, 48 ans, mère d’un enfant,
Mahtab Shafeii, 32 ans,
Mojgan Nouri, 44 ans, mère de trois enfants,
Azam Maleki, condamnée à deux peines de mort ;
Mahboubeh Rasouli, mère de 2 enfants,
Roghieh Afshari, 41 ans,
Fereshteh Shirazi, condamnée à mort après 8 ans de prison,
Samira Sabzian, 29 ans,
Sahar Gholinejad, 30 ans,
Zohreh Narshki, 39 ans, mère de deux enfants,
Fereshteh Abdulmaleki, 33 ans,
Ashraf Kalhor, condamné à mort après 18 ans de prison,
Zahra Esmaeili, 41 ans, mère de deux enfants,
Faranak Haddad, mère d’un enfant.